Bernard Arnault : les vérités d’un grand patron18/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2607.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bernard Arnault : les vérités d’un grand patron

Dans une édition spéciale sur les grandes fortunes, le magazine Challenges interroge Bernard Arnault, l’actionnaire principal de LVMH et le capitaliste le plus riche de France, dont le patrimoine a augmenté de 56 % cette année et culmine à 73 milliards d’euros.

Arnault est l’actionnaire principal du groupe Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH), chef de file de l’industrie du luxe avec plus de 70 marques. Il est également propriétaire de médias comme Les Échos, Le Parisien et Radio classique. Sans compter ses multiples stock-options, le grand patron touchera plus d’un milliard d’euros de dividendes en 2018.

Interrogé sur le caractère durable de l’engouement pour le secteur du luxe, il répond : « La question est de savoir si nous allons rester dans un monde sans crise économique majeure, tel que nous le vivons depuis dix ans. […] Ma réponse est non, nous rencontrerons une crise dans les années qui viennent, qui touchera tous les secteurs de l’économie, mais nous ne savons ni quand, ni quelle sera son origine. […] Le jour où la tendance s’inversera, tous les marchés seront entraînés, et toutes les valeurs seront affectées. »

Mais, conscient d’évoluer dans un système condamné à des effondrements périodiques, Arnault sait aussi que les crises recèlent des opportunités de s’enrichir pour les plus gros requins et ajoute : « C’est ce que dit souvent Warren Buffet : le jour où la mer se retire on voit ceux qui nageaient sans maillot ! » Autrement dit, les plus grands capitalistes survivent et s’enrichissent aux dépens d’autres, trop fragiles pour résister à la tempête.

Le seul développement que ce capitalisme en bout de course connaisse est basé sur l’hypertrophie du secteur financier. « L’argent qui ne coûte rien et coule à flots », comme le souligne Arnault, nourrit la spéculation financière, les rachats d’entreprises, sans que les investissements productifs suivent. Pour Arnault et ses semblables, c’est une opportunité pour multiplier les milliards de profits. Mais pour les travailleurs, cela signifie une exploitation accrue, un recul général de leurs conditions de vie et la menace de voir toute la société s’enfoncer un peu plus dans le chaos.

Les maîtres de la société capitaliste le confirment : leur système n’a pas d’avenir !

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