PSA – Rennes : débrayages au Montage04/07/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/07/2605.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Rennes : débrayages au Montage

Jeudi 28 juin, à l’usine PSA de Rennes, à l’appel de la CGT, 60 ouvriers, dont des intérimaires, de l’équipe d’après-midi du Montage débrayaient à partir de la pause de 17 h 30 jusqu’à la fin de poste. Ils étaient rejoints par une dizaine d’ouvriers du Ferrage, atelier situé à l’autre bout de l’usine. À 21 h, 40 ouvriers de l’équipe de nuit prenaient le relais en refusant de travailler jusqu’à la pause de 23 h.

Ils protestaient contre les très mauvaises conditions de travail et de sécurité et contre le travail à répétition du week-end depuis qu’ils sont dans le nouvel atelier de montage.

C’est depuis février que la direction a progressivement basculé la totalité du montage des voitures vers un nouvel atelier flambant neuf qu’elle n’hésite pas à qualifier de « plus moderne du groupe PSA » et qui offrirait « les meilleurs standards de l’industrie automobile mondiale ». Rien que ça !

Pour les ouvriers, dont plus de la moitié sont intérimaires, la réalité est tout autre. De nombreux postes ont été supprimés. Il faut travailler les uns sur les autres dans un atelier beaucoup plus petit que l’ancien. Du fait du « compactage » de l’atelier poussé à l’extrême, les conditions de sécurité se sont fortement dégradées. Un accident très grave a déjà eu lieu en avril. Même en ce qui concerne les sanitaires, les aires de repos ou encore l’accès à l’eau, tout a été fait au minimum.

L’atelier, trop petit et très souvent en panne, produit moins de voitures que le précédent pour réaliser la production. La direction programme donc de très nombreux samedis, et dimanches pour l’équipe de nuit, en heures supplémentaires.

Certains chefs, poussés par une direction qui veut sortir la production coûte que coûte, se comportent comme de petits tyrans. Dernière provocation, lundi 25 juin, alors qu’il faisait une chaleur infernale, les responsables du Montage ont fait travailler sur les pauses pour rattraper les pannes du matin…

C’est dans ces conditions, où la grogne montait de plus en plus dans l’atelier, que la CGT a appelé à débrayer le jeudi 28 juin.

La direction, redoutant le mouvement de colère dans l’atelier, avait multiplié les pressions sur les ouvriers pour les dissuader de débrayer. Elle était aidée en cela par les syndicats SIA, FO, CFTC et CGC qui répétaient qu’un débrayage remettrait en cause l’avenir de l’usine…

Malgré cela, dans les secteurs où la CGT est présente, quasiment tous les ouvriers en CDI et plusieurs intérimaires ont participé aux débrayages. Cela a suffi à bloquer le Montage. Et ce ne sont pas les dizaines de cadres, que la direction avait mis en poste pour remplacer les grévistes, qui ont permis de faire beaucoup de voitures !

Les grévistes ont défilé à plusieurs reprises dans l’atelier en scandant « Le week-end c’est à nous, c’est pas pour le patron. » et « Tavares, rends-nous le pognon, nous aussi on veut le million. » Ils ont été salués par de nombreux ouvriers qui n’avaient pas débrayé mais dont quelques-uns ont finalement rejoint le cortège.

Par ces débrayages, un certain nombre de travailleurs ont relevé la tête face à une direction de plus en plus féroce, en rencontrant de la sympathie. Il pourrait bien y en avoir de plus en plus à l’avenir car la plupart des salariés de l’usine, au-delà même des ouvriers, ne supportent plus ces pressions de plus en plus fortes.

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