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Dans les entreprises
PSA Poissy : une mutation qui ne passe pas
À l’usine PSA de Poissy, cela fait des mois que des travailleurs du Ferrage, de la Peinture ou de la Logistique, connaissent des mutations forcées vers les chaînes de Montage, sous prétexte de baisse de la production. Mercredi 27 juin, en début d’équipe du matin, presque tous les caristes d’un secteur du bâtiment du Montage, soit une quinzaine, ont imposé à la direction un premier recul en débrayant pour protester contre la mutation forcée d’un des leurs.
Ce dernier avait reçu une lettre pour le forcer à accepter une mise à disposition chez un sous-traitant. Le mardi 26 juin, il était convoqué par le service du personnel pour s’entendre dire : « Vous refusez de partir en mission chez un sous-traitant, vous serez donc muté sur la chaîne au Montage. » Le lendemain matin, c’est avec des photocopies de sa lettre que ce travailleur est revenu à l’usine, les faisant circuler parmi ses camarades de travail qui, choqués, ajoutaient : « Il faut que tu restes avec nous ! » C’est ainsi que démarra le débrayage.
Au bout de trente minutes, deux directeurs se sont déplacés pour expliquer aux ouvriers caristes qu’ils n’avaient pas le choix, qu’il s’agissait d’impératifs de la production… sans convaincre personne. Les caristes, déterminés, ont décidé de rester en grève et quelques-uns, accompagnés de délégués syndicaux, ont commencé à passer sur la chaîne de Montage pour expliquer leur action. Cela a sans doute contribué à ce qu’à peine dix minutes plus tard, la direction vienne avec un document expliquant de façon un peu fumeuse, qu’il y avait peut-être eu une erreur d’appréciation entre « l’effectif théorique et l’effectif pratique » et qu’elle s’engageait par écrit à ce que le cariste en question ainsi que tous les autres restent caristes, annonçant dans le même temps une nouvelle organisation du travail jeudi 5 juillet.
Les caristes comptent bien être à ce rendez-vous pour surveiller ce qui en sortira. En attendant, tous étaient très contents de cette réaction solidaire qui a surpris la direction. Face aux pressions au quotidien pour faire accepter les mutations forcées, et plus généralement des postes de plus en plus chargés pour tous, des réactions collectives sont possibles et peuvent faire reculer la direction. Et mêmes limitées, elles contribuent à donner confiance à un nombre bien plus large de travailleurs.