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- Lutte ouvrière n°2604
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Dans les entreprises
SNF–Andrézieux-Bouthéon : en grève pour les salaires
Sur le site de l’usine d’Andrézieux-Bouthéon, près de Saint-Étienne, qui emploie 1 200 salariés, près de 200 travailleurs sur environ 300 grévistes se sont retrouvés lundi 18 juin aux portes de l’usine. L’ensemble de la production s’est arrêtée car la majorité des grévistes sont des ouvriers de production postés.
Le groupe SNF est leader mondial dans les polyacrylamides, polymères servant au traitement des eaux ainsi qu’à l’industrie pétrolière. Il possède dix-huit usines à travers le monde. Trois autres sont prévues ces prochaines années.
Cette multinationale familiale, au chiffre d’affaires de 2,5 milliards, se plaint de perdre de l’argent sur le site d’Andrézieux-Bouthéon et n’accorde que 1,4 % d’augmentation de salaire et une prime de 250 euros. C’est bien loin des revendications du personnel qui revendique, au départ du mouvement, 100 euros d’augmentation ainsi que 1 000 euros de prime.
Les salaires de base étant parmi les plus bas de l’industrie chimique, ce sont les primes qui font la paye. Et une de ces primes stipule que toute absence, justifiée ou non, pour une maladie ou pour un décès par exemple, est sanctionnée par la suppression de 20 % de ladite prime, soit de 300 à 400 euros.
Aux portes de l’usine, les travailleurs se relaient pour assurer une présence militante et discuter avec ceux qui hésitent encore à rejoindre le mouvement car, à l’intérieur, la direction mobilise sa hiérarchie contre les grévistes.
Jeudi 21 juin, la direction a assigné les syndicats au tribunal de grande instance (TGI) pour entrave à la circulation des camions et demandé l’évacuation des grévistes par la police. Son avocat a même argumenté déclarant qu’il y avait urgence parce que les stocks sont bas et que toute la population risque de se retrouver avec de l’eau polluée au robinet ! Le TGI a estimé que la grève était licite, ce qui a conforté les grévistes dans leur détermination.
Le 25 juin, la direction a fait défiler devant le siège une centaine de cadres tous costumés en bleu de travail pour une prise de photos destinées aux médias, montrant des non-grévistes en colère, ce qui a fait beaucoup rire ceux qui découvraient leurs chefs en bleu pour la première fois. Un comité d’entreprise extraordinaire est convoqué en vue de mesures de chômage partiel. Cependant la direction s’acharne contre les grévistes, qui étaient convoqués de nouveau au TGI mardi 26 juin.