Après s’être opposé à l’entrée dans un port italien du navire Aquarius chargé de 630 migrants, il a fouillé dans les poubelles de l’Histoire pour en extraire l’idée d’un recensement de la population Rom du pays, pour « voir qui, comment et combien ils sont », préliminaire selon lui à l’expulsion de ceux de nationalité étrangère en situation irrégulière. Devant les caméras de la chaîne de télévision de sa région d’origine Telelombardia, il a ajouté que les « Roms italiens, malheureusement, tu dois te les garder à la maison ».

Son alter ego du gouvernement, Luigi Di Maio du Mouvement 5 Étoiles, s’est même senti obligé de le désavouer, en rappelant l’illégalité du recensement de population sur base ethnique. Le président du Conseil Giuseppe Conte a lui aussi tenu à faire savoir son « irritation » devant les propos de Salvini. Ce dernier, satisfait de son effet, a commenté sarcastiquement sur Twitter : « Certains parlent de choc, pourquoi ? Je pense seulement à ces pauvres enfants à qui on apprend à voler et l’illégalité. »

Pendant combien de temps Salvini réussira-t-il à focaliser l’attention ? Pour l’instant, il se satisfait des sondages qui donneraient sa popularité en hausse, notamment au détriment de ses partenaires du M5S. Mais sa démagogie ne pourra faire illusion longtemps, alors que la situation des travailleurs et des couches populaires ne cesse de s’aggraver, certes pas du fait des migrants, mais du fait de la crise et de l’avidité patronale.