Le 5 juin dernier, le tribunal de Meaux a rendu son verdict sur ce nouvel accident mortel à Euro Disney.

À l’audience du 2 mai, la procureure avait dénoncé une « anarchie totale dans l’organisation du travail » et « des négligences graves en termes de sécurité ». Elle avait requis 400 000 euros d’amende et dix mois de prison avec sursis pour le technicien qui avait mis en route l’attraction. Quant à l’avocat du frère de la victime, d’après le journal Le Parisien, il avait comparé Euro Disney à « un délinquant ordinaire qui clame qu’il n’a rien fait de mal » malgré « une série de manquements ».

Le technicien a été heureusement relaxé et la société Euro Disney condamnée à 200 000 euros d’amende – ce qui est bien le moins – et à peine à 15 000 euros de dommages et intérêts à verser au frère de la victime. Le caractère dérisoire de cette somme a fait dire parmi les salariés que « la vie d’un travailleur ne vaut pas cher ! »

Il est vrai que ce n’est pas la première fois qu’Euro Disney est condamné. Ainsi, un ancien cascadeur qui a eu un très grave accident en 2006, après avoir travaillé pendant cinq ans sur le spectacle de cascades à moto et en voiture de Disneyland, a obtenu en 2013 la condamnation d’Euro Disney pour faute inexcusable. Il y a deux ans, un travailleur de la maintenance de 46 ans est mort électrocuté en dépannant une attraction. Quelques mois auparavant, c’était un ouvrier de 44 ans qui décédait après une chute de 12 mètres sur le chantier de rénovation de l’hôtel Newport Bay Club.

« Nous restons très profondément attristés par cet événement, et nos pensées vont d’abord vers les familles. À Disneyland, la sécurité est indissociable de notre culture, et est au cœur de toutes nos activités », a déclaré un porte-parole d’Euro Disney à la suite du procès. Ce sont des mots, toujours des mots ! Pour assurer leur sécurité, les salariés ne peuvent certainement pas compter sur la « culture » de Disney, mais exclusivement sur leur volonté de l’imposer.