TVA : un prélèvement sur les classes populaires13/06/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/06/2602.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

TVA : un prélèvement sur les classes populaires

S’adressant aux parlementaires le 7 juin, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a indiqué qu’il souhaitait mettre fin aux taux réduits de TVA.

Il vise les taux de 5,5 % pour la rénovation énergétique des logements et de 10 % pour leur rénovation générale. Le transport de voyageurs et certains loisirs culturels pourraient aussi être touchés. Ces taux dits réduits sont appliqués depuis une vingtaine d’années.

Le taux de 5,5 % pour la restauration est aussi en question. Le Maire prétend s’appuyer sur des rapports officiels qui disent que cette mesure, accordée sous Sarkozy dont Le Maire était ministre, n’aurait pas rempli ses objectifs. Il est vrai que les additions n’avaient guère baissé dans les restaurants et que les restaurateurs n’avaient presque pas embauché, contrairement à ce que leurs représentants avaient promis.

L’objectif réel de ces taux réduits était de faire un cadeau aux entreprises de ces secteurs. Au moment de l’introduction des taux réduits, elles ont eu toute liberté de continuer à faire payer les prix habituels à leurs clients, tout en versant moins de TVA à l’État ; la différence gonflant leurs bénéfices. Les restaurateurs auraient ainsi empoché au total 1,5 milliard d’euros par an.

En revanche, si ces taux de TVA remontent au niveau du taux général de 20 %, on peut être sûr que les prix augmenteront en conséquence. Les clients se verront ainsi encore plus taxés par l’État qui en espère des milliards de rentrées supplémentaires.

Évidemment tout cela entre en contradiction avec les multiples déclarations gouvernementales affirmant qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts. La démagogie se heurte là à la nécessité budgétaire. Ce que l’État dépense, par exemple en cadeaux aux grandes entreprises – 21 milliards rien que pour le CICE l’an dernier – et en armement ou interventions militaires, il faut le financer et donc le chercher dans les poches de la population. D’autant plus que pour les riches, l’impôt sur la fortune (ISF) vient d’être quasiment supprimé.

Après avoir augmenté la CSG, le gouvernement prépare aussi la suppression d’un autre jour férié, imposant aux travailleurs de financer encore plus la dépendance des personnes âgées sous couvert d’une deuxième « journée de solidarité ».

Pour justifier ces ponctions Macron et ses ministres jouent sur les mots puisque, formellement, ce sont les taxes qui augmentent et pas les impôts. Or la TVA, qui est un impôt indirect pesant proportionnellement plus sur les classes populaires que sur la bourgeoisie, a fait rentrer 152,8 milliards d’euros dans les caisses de l’État l’an dernier, soit presque 53 % de ses recettes. C’est deux fois plus que l’impôt sur le revenu.

Augmenter la TVA serait donc dans la droite ligne de la politique antiouvrière de ce gouvernement : prendre aux travailleurs pour donner aux capitalistes.

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