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Leur société
Retraites : les attaques ne doivent pas passer !
Après les cheminots, les chômeurs, les attaques ciblées de Macron et du patronat contre le monde du travail continuent, sous le nom de code de réformes. C’est contre son intention de réformer les retraites, contre la baisse brutale des pensions depuis six mois, que les travailleurs retraités et futurs retraités étaient appelés à manifester une nouvelle fois, le 14 juin.
Depuis vingt-cinq ans, le gouvernement et le grand patronat ont entrepris de s’attaquer aux travailleurs retraités. Tous les prétextes sont bons, depuis le prétendu déséquilibre des caisses de retraite jusqu’à la fable macronienne des « nantis », fabriquée pour leur infliger, depuis le 1er janvier, une baisse brutale de leur pension, atteignant plusieurs centaines d’euros par an.
De Balladur à Macron, en passant par Juppé, Fillon, Sarkozy et Hollande, les « réformes » ont aggravé le régime des retraites. De 37,5 annuités, la durée de cotisation nécessaire est d’abord passée à 40 ; une décote a été appliquée pour chaque trimestre manquant. Le calcul du montant de la pension sur les dix meilleures années a été étendu aux 25 meilleures. Le montant de la pension a été indexé sur l’inflation et non sur le salaire moyen. L’âge légal permettant le départ a été reculé, puis la durée de cotisation exigée a encore augmenté. La date annuelle de revalorisation des pensions a été reportée, pour gagner du temps, donc des millions. Comme celle des régimes complémentaires Agirc-Arrco, bloquée depuis 2013, la pension du régime général a été bloquée en 2018.
Depuis six mois, le coup de massue de la hausse de la CGS, sans contrepartie aucune quelles qu’aient été les annonces de diminution de la taxe d’habitation, touche plus de 60 % des 16 millions de retraités. Même ceux qui ont une toute petite pension sont touchés, le nouveau taux étant calculé sur les revenus du ménage. À présent, une nouvelle attaque se prépare. « Il faut inciter les assurés à partir plus tard que l’âge légal comme nous l’avons fait avec l’accord Agirc-Arrco », insiste le vice-président du Medef, en recommandant « une nouvelle décote suffisamment forte pour inciter les gens à partir plus tard ». Le patronat juge urgent d’appauvrir les retraités pour garantir ses profits. Car quel ouvrier pourra vraiment, si tant est qu’un employeur le garde, travailler jusqu’à 67 ans pour éviter une décote ?
Quant aux divers projets évoqués par Macron, son gouvernement et le rapporteur Delevoye chargé de préparer l’attaque sur les retraites, ils dégagent tous les mêmes relents. Retraites par points, alignement des divers régimes par le bas, bruits de suppression de la pension de réversion des veuves et veufs, le tout sous prétexte de transparence et d’uniformisation, la nouvelle phase des attaques antiouvrières de la bourgeoisie qui se profile est à combattre avec énergie.