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- Lutte ouvrière n°2602
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Dans les entreprises
Ford – Blanquefort : 900 emplois menacés
Le 7 juin, Ford a annoncé la fermeture de l’usine FAI de Blanquefort, qui emploie encore 900 travailleurs. En fait, Ford a attendu pour faire cette annonce qu’expire l’accord-cadre passé avec les pouvoirs publics et lui rapportant des millions.
Ford ne recherche plus de repreneur. Il lance un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dès juin pour une fermeture programmée fin 2019. Ce trust, qui a fait 7,6 milliards de dollars de bénéfice en 2017, juge plus rentable de priver de travail 900 salariés et, en fait, le triple en emplois induits sur la région.
Ford veut parvenir à se désengager à moindres frais. Par la brutalité de son annonce, le trust espère abattre moralement les travailleurs du site et les convaincre que le PSE est une opportunité à saisir, car il assure que le « plan social sera robuste », avec des départs en préretraite et des aides pour le reclassement. Ford fait aussi miroiter la possibilité pour moins d’une centaine de salariés d’être embauchés dans l’usine sœur, Getrag, située à proximité.
Quant à l’éventualité d’un repreneur, ce sont maintenant surtout le gouvernement et les politiciens locaux qui en parlent, disant qu’il y a des solutions et que toutes les voies n’ont pas été explorées. Tous conseillent aux travailleurs de ne pas trop faire de bruit, pour ne pas gêner une éventuelle reprise. Mais les travailleurs de Ford, qui ont déjà vécu une reprise industrielle en 2008, sont bien placés pour savoir que ces montages industriels sont souvent pour les trusts une manière économique de sous-traiter les licenciements.
Dans cette guerre sociale menée par un patronat de combat, les travailleurs de Ford ne pourront compter que sur leur lutte. Du bruit, des mobilisations, ils devront en faire. Quelles que soient les revendications qu’ils se donneront, le maintien des emplois, le fait que pas un travailleur ne se retrouve sur le carreau, ou l’obtention de primes de départ conséquentes, il leur faudra être déterminés. Et c’est auprès des autres travailleurs de la région qu’ils pourront trouver des alliés et du soutien.
Ford ne doit pas s’en tirer comme ça !