Vote au Sénat : rien de bon pour les cheminots… la grève continue !06/06/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/06/P13_Manif_cheminots_Senat-29-05-2018_08_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C223%2C4440%2C2720_crop_detail.jpg

avec les cheminots

Vote au Sénat : rien de bon pour les cheminots… la grève continue !

Mardi 5 juin, les sénateurs ont voté le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire. Les quelques modifications qu’ils ont apportées ne changent rien pour les cheminots. Ceux-ci ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, et quoi qu’en disent les médias, une importante minorité est toujours mobilisée et déterminée à continuer la grève, avec l’approbation de l’immense majorité des cheminots.

Illustration - rien de bon  pour les cheminots…  la grève continue !

Les médias, toujours pressés d’enterrer la grève, ont mis en avant les quelques modifications proposées par les sénateurs, en les présentant comme favorables aux cheminots. Leur transfert au privé se ferait « essentiellement » au volontariat… ce qui signifie en fait l’approbation par les sénateurs de la possibilité d’imposer ce transfert si nécessaire, avec le licenciement pour ceux qui refuseraient. En théorie, un cheminot transféré pourrait revenir au sein de la SNCF entre trois et huit ans après son transfert, mais même si cela s’appliquait, rien ne précise qu’il pourrait retrouver son poste ou même son lieu d’origine. De plus, si d’aventure une ligne repassait du privé au public, le personnel retournerait à la SNCF… mais ne retrouverait pas son statut cheminot.

De toute façon, les sénateurs ont entériné l’ouverture à la concurrence et la fin du statut pour les nouveaux embauchés à la SNCF. Ils ont même trouvé le moyen d’aggraver encore un peu les attaques contenues dans le nouveau pacte ferroviaire en demandant 700 millions d’économies supplémentaires à SNCF mobilités, dont 200 millions d’augmentation de la productivité, dégradant donc encore les conditions de travail des cheminots. Quant à la reprise de la dette par l’État et l’« incessibilité » des actions SNCF, elles ne concernent en rien les travailleurs du rail.

La grève se poursuit donc, à l’intérieur du calendrier choisi par l’intersyndicale pour la grande majorité des cheminots mobilisés. Ils ne baissent pas les bras et continuent d’organiser des tournées, des piquets de grève destinés à remobiliser ceux qui ont repris le travail, mais qui demeurent opposés au projet de réforme. Les grévistes les appellent à se joindre au mouvement lors des prochains « temps forts », les 7 et 12 juin en particulier.

Les retenues sur salaire ont commencé, atteignant plusieurs centaines d’euros pour les grévistes les plus impliqués. Dans certains cas, les directions locales ont aussi décompté les jours de repos entre deux sessions de grève, pour faire encore plus mal au porte-monnaie des grévistes. Mais cela n’a pas entamé leur détermination, certains annoncent même qu’ils sont prêts à continuer pendant l’été.

Ce conflit opposant les cheminots au gouvernement se présente d’ores et déjà comme l’un des plus importants depuis 1995, tant par le nombre de jours de grève par cheminot que par le nombre de cheminots impliqués. Le fait est que ceux-ci sont « montés sur le ring »… Ils ont relevé la tête face à Macron et ont mis au devant de la scène des problèmes et des revendications qui concernent tous les travailleurs, obligeant l’ensemble du monde politique et médiatique à se positionner par rapport à cela. Ils ont déjà fait beaucoup et peuvent en être fiers. Et ils ont toutes les raisons de poursuivre leur mouvement.

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