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- Lutte ouvrière n°2599
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Dans les entreprises
PSA – Vesoul : contre la remise en cause des 35 heures
Jeudi 17 mai, quelques ouvrières de l’atelier de peinture de l’usine PSA de Vesoul se sont lancées dans un débrayage spontané et ont entraîné près de cent travailleurs contre l’attaque de la direction qui veut allonger le temps de travail.
Mardi 22 mai, à l’initiative des militants de la CGT, près de cent grévistes sur les deux équipes se sont retrouvés pendant près de deux heures pour discuter comment amplifier la mobilisation. La direction a proposé aux organisations syndicales, à travers un accord local, de remettre en cause les 35 heures en augmentant le temps de travail effectif de 7,8 %, le passant de 7 heures à 7 h 33 par jour, soit de 35 à 37 h 45 par semaine. L’augmentation de salaire serait de 2,8 %, équivalant à 42 euros pour 11 heures de travail supplémentaire sur quatre semaines pour un ouvrier qui gagne 1 500 euros par mois, ou à 48 euros pour un salaire de 1 700 euros. Sacré taux horaire !
La direction annonce dans le même temps une réduction automatique des effectifs, avec l’objectif de supprimer 150 emplois en CDI par an pendant trois ans.
La direction fait le chantage sur « l’avenir du site, dans un environnement particulièrement concurrentiel », pour faire passer ses attaques. L’environnement concurrentiel, c’est elle qui l’a créé en externalisant des secteurs pour mettre en concurrence le personnel de l’usine avec des travailleurs payés 37 % de moins. Et voilà maintenant qu’elle demande à ceux de l’usine d’être moins chers que les salariés des sous-traitants ! De même, elle met en concurrence le site de Vesoul avec les 141 sites de distribution qu’elle a créés dans le monde. C’est une concurrence artificielle pour faire baisser le taux horaire.
C’est déjà au nom de la sauvegarde des emplois que la direction a gelé les salaires et raboté les primes depuis 2013, avec pour résultat la suppression de 800 postes de travail, des cadences augmentées et le travail dégradé et précarisé.
PSA n’a pas perdu de temps pour appliquer les nouvelles lois qui remettent en cause les droits des travailleurs, comme la loi travail de Macron qui permet à travers un accord local d’établissement de modifier le temps de travail.
Tous les travailleurs du site, qu’ils soient de PSA ou des entreprises sous-traitantes, sont concernés, et même au-delà. La bagarre que la direction a déclenchée à Vesoul servira ensuite d’exemple à toutes les usines du groupe, et dépasse même le groupe PSA. Car si la direction réussit son coup, les autres constructeurs chercheront à s’engouffrer dans la brèche.
La direction espère conclure un accord d’ici fin juin. Mais rien n’est écrit à l’avance et la mobilisation des travailleurs peut la mettre en échec.