Pénicaud chez le juge : business sans scrupules23/05/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/05/2599.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénicaud chez le juge : business sans scrupules

La ministre du Travail Muriel Pénicaud était convoquée mardi 23 mai chez le juge d’instruction, pour s’expliquer sur le fait que l’organisme Business France qu’elle dirigeait avait confié directement à Havas, sans avoir fait d’appel d’offres, l’organisation du voyage de Macron à Las Vegas en janvier 2016.

Macron, alors ministre de l’Économie, n’avait pas encore dévoilé ses intentions d’être candidat à l’élection présidentielle. Mais il avait commandé à Business France, affilié à son ministère, de prévoir une grande opération publicitaire à sa gloire destinée à montrer combien il était proche des entrepreneurs. Où aller pour cela ? Eh bien aux États-Unis, à Las Vegas plus précisément, capitale du jeu où l’argent coule à flots. Après avoir participé au grand show de start-up américaines, Macron avait organisé une French Tech Night à la gloire de leurs consœurs françaises.

Qu’un ministre dépense des dizaines de milliers d’euros avec l’argent des contribuables uniquement pour faire valoir sa petite personne n’est pas répréhensible, selon la loi. Ce n’est pas le coût total de ces festivités, plus de 380 000 euros, ramené cependant à 289 000 après renégociation, que l’on reproche à Pénicaud, et encore moins à Macron. Le problème est seulement qu’à partir du seuil de 207 000 euros d’un marché public il est obligatoire de lancer un appel d’offres mettant plusieurs entreprises en concurrence, ce qui permet de choisir en fonction du prix et de la qualité des prestations. Or, sautant allègrement par-dessus la procédure et ne mégotant pas pour dépenser l’argent de l’État, Muriel Pénicaud n’avait fait appel qu’à Havas, l’un des plus grands groupes mondiaux de communication.

Jusqu’à quel point la ministre a-t-elle trempé dans cette malversation, c’est ce que l’instruction devrait en principe éclaircir. Malgré ces soupçons qui pèsent lourdement sur elle, cela n’empêche pas Pénicaud de s’en prendre aux chômeurs en demandant des contrôles renforcés afin de traquer ceux qui, selon elle, ne respecteraient pas leurs obligations et ne feraient aucun effort pour chercher du travail.

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