Banlieues : ni plan, ni argent23/05/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/05/p4_Plouf_banlieues_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C691%2C2362%2C2020_crop_detail.jpg

Leur société

Banlieues : ni plan, ni argent

Macron a déclaré, mardi 22 mai, qu’il se refusait à annoncer un plan banlieue. À la différence de ses prédécesseurs, il ne cherche même pas à faire semblant de débloquer des moyens pour améliorer la situation des quartiers populaires.

Illustration - ni plan, ni argent

Les quelques mesures qu’il a dévoilées sont parfaitement dérisoires. 30 000 stages sont annoncés pour les élèves de troisième des établissements de banlieue. Ces stages existent déjà, et la multitude de jeunes qui en suivent, de la troisième à l’université, ont pu vérifier qu’ils ne favorisaient en rien l’obtention d’un emploi, quand ils ne tournaient pas à l’exploitation pure et simple.

Macron va d’autre part réunir en juillet les 120 plus grandes entreprises françaises pour leur demander de prendre leur part dans la lutte contre le chômage, qui touche un jeune sur trois en banlieue. On peut déjà prévoir qu’il en sortira des subventions pour des entreprises qui auraient de toute façon embauché, et pas un emploi de plus dans les autres. Et à part cela des mots, rien que des mots.

Jean-Louis Borloo, jadis ministre de Chirac et de Sarkozy, a fait parler de lui en rendant public le 26 avril son rapport proposant la création d’un fonds doté de 5 milliards d’euros. Il peut d’autant plus se déclarer favorable à de telles dépenses qu’il n’exerce plus aujourd’hui aucune responsabilité. Macron, lui, est aux commandes pour veiller à ce que l’argent public prenne la direction des banques et des grandes entreprises.

Peu importe de toute façon à Macron, à Borloo et à tous leurs semblables qu’en Seine-Saint-Denis par exemple, le département le plus pauvre de métropole, la moitié des postes de médecins scolaires soient vacants, les remplacements de professeurs absents rarement assurés dans les écoles, ou que dans 37 des 40 communes du département on manque cruellement de médecins. Ces politiciens servent un autre monde, celui des très riches, et les difficultés des banlieues ne sont pour eux qu’un thème de discours parmi d’autres.

Partager