Migrants : la solidarité ne désarme pas02/05/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/05/2596.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : la solidarité ne désarme pas

Après avoir construit un faux poste-frontière au col de l’Échelle dans les Hautes Alpes les 21 et 22 avril, les activistes d’extrême droite de Génération identitaire ont continué à patrouiller pour bloquer le passage aux migrants.

Vendredi 27 avril, ils se sont vantés d’en avoir livré plusieurs à la police. La préfecture a pris son temps pour leur ordonner de cesser de jouer aux gendarmes puis elle a classé l’affaire en prétextant qu’aucune plainte de migrants n’avait été enregistrée !

En revanche, les participants à la contre-manifestation organisée par les associations d’aide aux migrants ont été bloqués par la police, certains placés en garde à vue et trois d’entre eux maintenus en détention. Ils sont accusés « d’avoir facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France d’étrangers » et, circonstance aggravante, puisqu’il s’agissait d’une manifestation, ce serait des faits « commis en bande organisée », passibles au maximum d’une amende de 750 000 euros et de dix ans de prison. Les trois jeunes, qui refusaient d’être jugés en comparution immédiate, ont été transférés à la prison des Baumettes.

Adeptes du bluff et avides de couverture médiatique, les identitaires profitent de la complaisance des autorités, locales en particulier, et d’une police qui n’hésite pas à expulser des immigrés ayant déjà passé la frontière, sans même les laisser déposer une demande d’asile.

Quant au gouvernement, on peut juger de sa politique d’accueil au vu de sa récente loi asile-immigration qui place les migrants en centre de rétention, enfants compris, le temps nécessaire pour trouver le moyen d’en expulser le plus possible.

Cela n’arrête pas ceux qui ont décidé de refuser cette politique inhumaine. À Gap, ils ont manifesté contre l’extrême droite. Dans tout le pays, à l’initiative de nombreuses associations, une marche solidaire est déjà prévue qui en trois mois et soixante étapes, de Vintimille à Calais, défendra le droit des réfugiés à une vie digne.

Une initiative que doivent soutenir tous ceux qui refusent la prolifération des frontières et des barbelés contre les pauvres.

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