- Accueil
- Lutte ouvrière n°2591
- Portugal : le gouvernement mis face à ses promesses
Dans le monde
Portugal : le gouvernement mis face à ses promesses
Les infirmiers portugais du secteur public ont participé nombreux à une grève nationale les 22 et 23 mars. Des services hospitaliers ont été fermés, des opérations reportées.
Les infirmiers veulent des embauches, le paiement de leurs heures supplémentaires, mais surtout que le gouvernement tienne ses engagements : le retour aux 35 heures, un supplément mensuel de 150 euros et la révision de leurs carrières, après neuf ans de blocage des salaires et de l’ancienneté.
Le ministre de la Santé reconnaît qu’il reste beaucoup à faire, mais affirme que l’actuel gouvernement socialiste a déjà beaucoup donné. C’est ce que contestent les infirmiers. Le gouvernement d’Antonio Costa n’a pas été avare de bonnes paroles, de promesses, d’espoirs. Les travailleurs ont voulu y croire, après des années d’austérité et de reculs incessants de leurs conditions de vie et de travail imposés par des gouvernements socialistes puis de droite.
Depuis deux ans et demi, Costa bénéficie d’une sorte d’état de grâce, soutenu qu’il est par toute la gauche, y compris le Parti communiste et le Bloc de gauche, issu de l’ancienne extrême gauche. Apparemment les affaires reprennent pour les capitalistes, qui se vantent de leurs bons résultats. Quant aux travailleurs, ils attendent toujours le retour aux salaires et aux conditions de travail d’avant la crise de 2008.
C’est le cas des enseignants, qui ont clôturé quatre jours de grève par une grande manifestation à Lisbonne, le 16 mars, veille des vacances de Pâques. Eux aussi demandent des augmentations de salaire et le retour aux 35 heures, ainsi que la restitution complète de leur ancienneté. Elle a été gelée pendant 9 ans et 4 mois, et le gouvernement ne veut leur rendre que 2 ans et 10 mois. Ils réclament aussi l’intégration de leurs collègues précaires.
Car le gouvernement avait aussi promis la régularisation de tous les précaires employés par l’État. Or ils ne sont intégrés qu’au compte-gouttes, avec des retards et des blocages de toute sorte. Ces précaires ont prévu de manifester le 7 avril devant le ministère du Travail. Et les 11, 12 et 13 avril ce sont les médecins du secteur public qui seront en grève, eux aussi pour les salaires, les 35 heures et le dégel de leurs carrières.
Devant le mécontentement des travailleurs qui exigent qu’il tienne ses promesses, pour le gouvernement Costa, l’état de grâce pourrait toucher à sa fin.