Ford – Bordeaux : manifestation contre la fermeture28/03/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/03/p15_Ford-Bordeaux_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C5312%2C2988_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ford – Bordeaux : manifestation contre la fermeture

Samedi 24 mars, deux jours après la mobilisation du 22, près de 400 travailleurs et militants se sont retrouvés en manifestation à l’appel des syndicats CGT, CGC et FO de Ford FAI Blanquefort, pour protester contre le désengagement de Ford du site en 2019.

Illustration - manifestation contre la fermeture

Parmi les manifestants, il y avait près d’une centaine de travailleurs de Ford. Certains étaient de l’usine-sœur Getrag-Ford, qui emploie aussi 900 travailleurs à Blanquefort. Eux aussi se demandent si leur usine ne sera pas la suivante sur la liste des sites à fermer. Étaient présents aussi lors de cette manifestation une délégation de travailleurs de GM&S de La Souterraine, dans la Creuse, qui ont lutté contre la fermeture de leur site, des facteurs de Gironde en grève et des organisations politiques (LO, NPA, PCF, CNT). On pouvait noter l’absence de l’UD-CGT.

Dans l’usine, la direction multiplie les réunions, avec le refrain adressé aux travailleurs du site que, pour qu’un repreneur se présente, il faut être présentable, et donc produire. Ford, qui a planifié la fermeture depuis des mois si ce n’est des années, aimerait avoir des boîtes de vitesses le plus longtemps possible. Mais les travailleurs sont bien décidés à ne pas lui faire cette fleur. Ils ne croient pas au repreneur, ils en ont déjà fait l’expérience, il y a dix ans, quand Ford a tenté de sous-traiter la fermeture au moyen d’un repreneur bidon. Le discours de la direction ne prend donc pas et la production est tombée à zéro. Depuis trois semaines, le temps de travail des ouvriers est occupé par les discussions sur leur capacité à faire reculer Ford et sur les objectifs à mettre en avant.

Quant au gouvernement, il reproche à Ford de ne pas tenir sa parole de rester jusque fin 2019. Il négocie six mois d’activité de l’usine avant que Ford ne joue la comédie du repreneur ! Que la fermeture soit mi-2019 ou fin 2019 n’arrangera pas l’affaire des salariés. Quant aux élus régionaux, comme Juppé, ils sont sur la même ligne. Ils disent maintenant qu’ils ont été promenés par Ford. Sans doute, mais à quoi d’autre servent-ils alors qu’à signer des chèques de subventions aux entreprises, en priant pour que celles-ci daignent rester sur place ?

Les travailleurs de Ford devront d’abord compter sur leur propre détermination collective et entraîner avec eux les travailleurs de la région. Ces manifestations en appellent d’autres.

Partager