Catalogne : l’arrestation de Puigdemont28/03/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/03/2591.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Catalogne : l’arrestation de Puigdemont

L’arrestation de Carles Puigdemont, le 25 mars, a été un nouvel épisode, cette fois encore fortement théâtralisé, dans le bras de fer qui oppose le gouvernement espagnol dirigé par Mariano Rajoy aux politiciens indépendantistes de Catalogne.

Les deux camps se défient depuis maintenant plusieurs mois, et plus précisément depuis le 1er octobre, date où Puigdemont avait convoqué unilatéralement un référendum sur l’indépendance de la Catalogne. Il s’ajoute maintenant à la liste des leaders catalanistes incarcérés. Pour combien de temps ? On ne le sait pas mais, au-delà des procédures juridiques dont font état en long et en large les médias, ce qui déterminera la suite est évidemment le calendrier politique.

Il apparaît aujourd’hui que les dirigeants indépendantistes en ont rabattu sur leurs exigences et s’orientent, chacun avec ses tonalités propres, vers l’acceptation d’une révision du statut de la Catalogne, qui s’inspirerait des modalités existant dans d’autres autonomies de l’État espagnol, comme par exemple le Pays basque. Quant au gouvernement central, il utilise au mieux la situation pour conforter sa popularité et en même temps son image de pouvoir à poigne, aussi bien vis-à-vis de la population vivant en Catalogne que de celle du reste de l’Espagne. D’où le recours de Rajoy à la force et à une violence disproportionnée, comme en a témoigné encore la brutalité de la police, à Barcelone et ailleurs, à l’égard des manifestants protestant contre l’arrestation de Puigdemont.

Sans que l’on puisse connaître l’issue de cet affrontement, il apparaît toujours plus pour ce qu’il est : un affrontement d’ambitions politiciennes. Ce qui se joue n’a rien à voir avec l’intérêt des classes laborieuses, ni en Catalogne, ni dans le reste de l’Espagne. Le monde du travail n’a aucune raison de se sentir lié à l’un ou l’autre de ces deux clans, ni à montrer une quelconque solidarité avec l’un ou l’autre.

Au contraire, le problème est de tout faire pour renforcer la solidarité des travailleurs de toutes les régions contre une politique qui les vise de la même manière, qu’ils soient catalans, du reste de l’Espagne ou venus de plus loin. Une solidarité qui doit les lier également à tous les autres travailleurs en Europe et dans le monde.

Partager