- Accueil
- Lutte ouvrière n°2587
- Auvergne : agriculteurs en colère
Leur société
Auvergne : agriculteurs en colère
À la veille du Salon de l’agriculture, de nombreuses manifestations ont eu lieu pour protester contre la politique agricole européenne, tout en espérant le soutien du gouvernement.
Dans l’Allier, des barrages sur des routes entre Montluçon et Clermont-Ferrand ont provoqué des kilomètres de bouchons pendant toute la journée du mercredi 21 février. Un rassemblement d’éleveurs s’est tenu devant la préfecture du Puy, en Haute-Loire. Un convoi d’une cinquantaine de tracteurs a déposé en vrac, devant la préfecture à Clermont-Ferrand, des dizaines de panneaux de signalisation, dévissés ou arrachés, indiquant le nom des communes.
La Fnsea, organisatrice de ces manifestations, s’en prend uniquement à la concurrence étrangère, aux viandes importées notamment d’Amérique du Sud, à un prix bien plus bas.
D’après elle, une carcasse provenant du Mercosur – le marché agricole commun des pays d’Amérique du Sud – arrive en France à 8,70 euros le kilo, alors que dans l’Union Européenne, elle est à 13,70 euros. Des importations massives de ces viandes sont prévues, ce qui risque d’entraîner la ruine de plusieurs milliers d’éleveurs.
Ceux-ci lancent un appel aux consommateurs en France pour qu’ils refusent ce qui vient de « l’étranger » et acceptent de payer un peu plus cher « une viande de qualité, produite près de chez eux ».
Les agriculteurs redoutent une baisse des subventions européennes prévisible à court terme. Ce sont les zones de montagne qui seront encore plus défavorisées car les aides sont proportionnelles au nombre de têtes de bétail ou à la surface cultivée.
S’en prendre aux produits étrangers plutôt que mettre en cause le système capitaliste, c’est refuser de mettre en cause la dictature des marchés. Le marché capitaliste ne connaît ni les nationalités, ni les besoins à satisfaire, et se moque bien du juste coût.
C’est lui qui menace et met en cause le travail et la vie même de nombreux agriculteurs, tout en enrichissant encore davantage les plus gros et les plus riches.