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Arsenal de Lorient : les intérêts de Naval Group… et ceux des travailleurs
Après le rachat de STX Saint-Nazaire par Ficnantieri, la naissance d’un Airbus européen de la navale est à l’ordre du jour.
Les ministres italien et français se rencontrent, palabrent sur la nécessité d’une entreprise de taille européenne pour gagner des marchés face à leurs concurrents mondiaux.
À l’arsenal de Lorient, des inquiétudes naissent autour de ces tractations. En effet il serait question que Naval Group, ex-DCNS, fusionne avec Fincantieri. Il est certain que de telles opérations se traduisent en général par des suppressions d’emplois, liées notamment aux doublons ou à la délocalisation des chantiers.
Les travailleurs doivent donc se tenir prêts à se défendre contre de telles conséquences. Depuis des années, fusion ou pas, l’objectif de Naval Group est de faire du profit en remettant en cause leurs conditions de travail et en exploitant au maximum les travailleurs en sous-traitance ou détachés.
Naval Group construit essentiellement des navires pour l’État français, mais est aussi un vendeur d’armes à travers le monde. Les frégates pour Taïwan, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Malaisie ont été conçues à Lorient et des tractations sont en cours pour les Émirats arabes unis et à nouveau l’Égypte, voire la Grèce. Alors, il est sûr que de tels marchés aiguisent l’appétit des capitalistes de l’armement.
La direction veut encore réduire les délais de fabrication des navires, pour que l’entreprise soit encore plus compétitive. Certains syndicalistes s’inquiètent d’abord pour la souveraineté de la France, qui risquerait de perdre ses arsenaux au profit de l’Italie. Mais, si les travailleurs ont toutes les raisons de se méfier, c’est bien d’abord de la façon dont les actionnaires, qu’ils soient français ou italiens, cherchent à leur arracher toujours plus de profit.