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Leur société
Chômage : les lunettes déformantes de la ministre
« La décrue du chômage de masse a commencé », a déclaré la ministre du Travail Muriel Pénicaud, après l’annonce par l’Insee d’une baisse de 0,7 % du nombre de demandeurs d’emplois au dernier trimestre 2017. Rien de moins !
C’est évidemment aller un peu vite car, dans la réalité, le fléau du chômage et de la précarité ne cesse de s’aggraver dans les classes populaires.
Ainsi, pour Pôle emploi, le chômage n’a pas baissé en décembre et a même augmenté de 2,7 % en 2017. Mais pour le gouvernement, cela n’existe pas. Pénicaud a en effet décidé de ne plus commenter les résultats de Pôle emploi et de ne tenir compte que des chiffres de l’Insee. Le choix n’est pas étonnant : là où l’Insee compte 2,5 millions de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé, Pôle emploi en compte… 3,7 millions.
Toujours selon Pôle emploi, le nombre total de chômeurs dépasse les 6,6 millions si l’on ajoute ceux qui n’ont travaillé que quelques heures ou qui subissent les temps partiels imposés, les chômeurs en formation et les contrats aidés. Et d’après la CGT, en comptant aussi tous ceux qui ont été radiés de Pôle emploi ou qui, découragés, ne s’y inscrivent plus, neuf à dix millions de personnes seraient en recherche d’emploi.
On est donc loin du plein emploi ! D’autant plus que la précarité n’a jamais atteint une telle ampleur. En un an, le nombre d’intérimaires et celui des travailleurs employés à des petits boulots ou des temps partiels imposés ont augmenté dans la même proportion : plus de 8 % !