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SNCF : à propos de la retraite des chibanis
Lutte ouvrière du 7 février 2018 a relevé la condamnation en appel de la SNCF à payer 170 millions d’euros d’indemnités à 848 anciens cheminots d’origine marocaine, pour discrimination. Cela au terme d’un procès qui a duré près de quatorze ans.
La discrimination s’est faite à plusieurs niveaux. En particulier, malgré les promesses qui leur avaient été faites au moment de leur embauche, ces cheminots n’ont jamais pu passer les examens qui leur auraient permis de progresser dans leur carrière. Ils n’ont jamais eu non plus accès aux services médicaux mis en place par la SNCF pour tous ses autres salariés. Ils n’ont pas pu partir en retraite à 55 ans comme leurs camarades français bénéficiant du statut cheminot, mais à 60 ans. De plus, ayant été souvent dans l’impossibilité de donner leur date de naissance exacte faute d’état-civil précis au Maroc, cet âge de 60 ans fut pour certains bien théorique. Dans les triages, il était évident que certains de ces travailleurs marocains surnommés les chibanis avaient dépassé l’âge du départ en retraite.
Tout cela rend d’autant plus révoltant le fait que leurs salaires, comme ensuite leurs retraites, étaient inférieurs à ceux de leurs camarades français. Contrairement à ce que nous avons écrit, ces retraites n’étaient pas « deux à trois fois inférieures à celles de leurs collègues » mais elles étaient bien notoirement inférieures.
Aujourd’hui 350 autres chibanis ont saisi à leur tour les Prud’hommes. La SNCF n’en a donc pas fini avec eux, même si elle joue le temps et les lenteurs de la justice pour tenter de ne pas payer ce qu’elle doit.