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Leur société
Loi alimentation : les consommateurs paieront plus cher
Une étude de l’Assemblée nationale vient de révéler l’impact qu’aura sur les consommateurs le projet de loi présenté le 31 janvier par le gouvernement « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable ».
Issu des États généraux de l’alimentation, il prétend satisfaire à la fois les agriculteurs, les industriels et les consommateurs. En réalité, d’après l’UFC-Que choisir, il aboutira à une augmentation des prix alimentaires comme on n’en a plus connu depuis 2009.
Cette association de consommateurs dénonce le chiffrage en pourcentage de cette étude – entre 0,7 % et 2 % d’inflation sur les produits alimentaires – apte à masquer la réalité : un surcoût allant de 1,74 à 4,98 milliards d’euros, soit jusqu’à 177 euros par an par ménage. La principale mesure responsable de cette hausse est le relèvement du seuil de revente à perte (SRP), c’est-à-dire du prix en dessous duquel un distributeur n’a pas le droit de revendre un produit. À cela s’ajoute l’encadrement des promotions, dont on a beaucoup entendu parler avec l’affaire du Nutella, largement commentée par le gouvernement et les médias.
Le gouvernement Macron prétend faire le bonheur des consommateurs prêts à payer un peu plus cher pour mieux manger : on voit ce que signifie le « un peu ».
Il prétend aussi améliorer le sort des agriculteurs, qui pourraient, paraît-il, vendre leur production à un meilleur prix aux distributeurs ou aux industriels de l’agroalimentaire. Mais qu’est-ce qui garantit que ces distributeurs ou ces industriels répercuteront une partie de leurs bénéfices supplémentaires, en achetant plus cher leurs produits aux agriculteurs ? Absolument rien.
Ce sont encore les mêmes qui vont profiter de la loi, et qui d’ailleurs en ont été les promoteurs : la grande distribution, les trusts de l’agroalimentaire, soutenus par la Fnsea, un syndicat agricole qui leur est très lié.