Ascometal Hagondange : grève pour le maintien des emplois07/02/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/02/p14_Ascometal_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ascometal Hagondange : grève pour le maintien des emplois

Mercredi 31 janvier, les travailleurs du site Ascometal à Hagondange, en Moselle, se sont mis en grève à l’appel de la CGT. Le groupe Ascometal vient d’être repris par Schmolz & Bickenbach, qui prévoit à Hagondange la fermeture de l’aciérie – 150 emplois en moins – et la suppression de 37 emplois en CDI sur le site qui en compte près de 500. Cela sans compter les conséquences sur les intérimaires et les sous-traitants.

Illustration - grève pour le maintien des emplois

La fermeture de l’aciérie, la dernière en Moselle, imposerait d’importer l’acier d’autres installations du nouveau repreneur afin que les laminoirs puissent fonctionner. Beaucoup s’inquiètent que cela conduise à terme à la fin de l’ensemble des installations d’Ascometal à Hagondange, qui produisent des aciers spéciaux en barre, essentiellement pour l’automobile et la mécanique.

Ancienne filiale spécialisée dans les aciers spéciaux de l’ex-groupe sidérurgique Usinor, l’histoire du groupe Ascometal – qui a des installations dans le Nord, à Fos-sur-Mer, près de Saint-Étienne et aussi à Custines en Lorraine – est une longue suite de pillages par les financiers. Repris en 2011 par le fonds d’investissement Apollo, Ascometal a dû sortir 37 millions par an pour financer son propre rachat. En 2014, dépôt de bilan : c’est un haut fonctionnaire, Franck Supplisson, qui se pose en sauveur, avec le soutien de Montebourg, alors ministre du Redressement productif de Hollande. Les financiers derrière Supplisson réclamaient 16 % d’intérêts, tandis que l’État apportait 35 millions. Deux ans plus tard, en 2016, Supplisson quittait le navire et le groupe Ascometal se retrouvait à nouveau en dépôt de bilan fin 2017. Où sont passés les 35 millions de l’État et les 3 millions d’aides de la région Lorraine ? Évaporés sans que personne ne demande de comptes.

En attendant, s’il y avait plus de 1 900 emplois dans tout le groupe en 2014, il n’en restait que 1 400 lors du dépôt de bilan fin 2017, et le nouveau repreneur n’en reprend que 1 200.

Les syndicats du site d’Hagondange ont également rencontré le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors de sa venue en Lorraine. Le ministre a dit être sensible à leurs arguments, ce qui ne coûte pas cher. Et la méfiance est la règle, tant il est évident, après Gandrange, après Florange, que ministres ou présidents ne sont que les accompagnateurs des décisions prises par les actionnaires.

Le PDG du nouveau repreneur, le groupe Schmolz & Bickenbach, 217 millions d’euros de résultat l’an dernier, est venu à Hagondange vendredi 2 février. Il s’est dit ouvert au dialogue, mais la fermeture de l’aciérie est toujours prévue pour fin 2019. Il s’est finalement engagé à geler les 37 licenciements de CDI.

Le mouvement de grève a été suspendu vendredi 2 février. En tout cas, en se mobilisant, en allant chercher le soutien de la population, les travailleurs ont montré qu’ils ne voulaient pas se laisser faire. Ils ne peuvent compter que sur leur détermination pour maintenir toutes les activités et tous les emplois.

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