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- Lutte ouvrière n°2577
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La Poste : cinq jours de grève à Saint-Nazaire
Du lundi 11 au vendredi 15 décembre, les facteurs de Saint-Nazaire et des communes voisines de Pornichet, Montoir-de-Bretagne et Saint-Joachim se sont mis en grève : le site de distribution de Saint-Nazaire va fermer en février 2018.
À cette date, la direction veut imposer une nouvelle dégradation des conditions de travail. Une partie des facteurs devront effectuer une pause en milieu de tournée (la pause dite méridienne), et terminer plus tard dans la journée. Mais, comme la charge de travail augmente sans cesse, il y a fort à parier que, pour finir dans les horaires prévus, cette pause devra être zappée, et il n’y aura que l’horaire de fin beaucoup plus tardif qui sera effectif. D’autant que toute cette restructuration prévoit une vingtaine de suppressions d’emplois sur l’ensemble de la zone.
Au cours de cette grève, s’est exprimé le ras-le-bol des dépassements d’horaires non payés, des tournées qui deviennent de plus en plus chargées, notamment avec la montée en puissance des petits colis et des nouveaux services facteurs ; par exemple, la distribution de catalogues avec remise commentée, ou le service qui consiste à veiller sur les parents des usagers, etc. Et cela ne va pas s’arranger avec la nouvelle réorganisation, puisque le nombre de tournées va diminuer. Du fait de ce redécoupage, il est envisagé qu’une partie des facteurs devrait effectuer les opérations de tri avec un casque audio sur la tête, censé être une aide, mais qui sera surtout une aide pour la direction dans sa volonté d’intensifier l’exploitation. Ce sont des méthodes déjà en œuvre chez Lidl ou Amazon, avec peut-être l’intention de la direction d’en faire la règle pour l’avenir.
Et tout cela en moins de deux mois, puisque rien n’a été préparé !
Après cinq jours de grève, la mobilisation a réussi à contrecarrer quelques sales coups prévus par La Poste : elle a reculé en partie sur la sécabilité (la possibilité de rajouter une ou deux rues supplémentaires à une tournée pour pallier le manque de personnel), ou sur l’attribution à sa guise du jour de repos hebdomadaire en fonction du trafic. Un samedi sur deux de repos a été imposé, et deux jeunes agents sont sortis de la précarité en passant en CDI. Mais les suppressions d’emplois sont maintenues et ce n’est pas l’embauche de trois CDI intérim qui palliera le déficit évident de personnel.
Malgré tout, la mobilisation a montré que l’on peut faire reculer la direction. Des liens de solidarité se sont tissés, même au-delà du milieu de La Poste, car les discussions ont été nombreuses pendant la semaine avec la population, avec les ouvriers du chantier voisin en construction, au cours des manifestations au marché, dans les rues de Saint-Nazaire ou en allant rendre une visite de soutien au personnel de l’hôpital, en lutte lui aussi contre l’insuffisance des effectifs.