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- Lutte ouvrière n°2577
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Leur société
Industrie pharmaceutique : les pilules en or
D’après une étude de l’observatoire des prix de l’association Familles rurales, menée dans 40 pharmacies et sur 43 sites Internet, les prix des médicaments vendus sans ordonnance en pharmacie ont augmenté de 4,3 % sur un an, bien plus vite que l’inflation officielle.
Cette moyenne recouvre des disparités énormes d’un produit à l’autre, un traitement contre l’herpès ayant augmenté de 9,8 % et une solution de lavage oculaire de 9,6 %. Ces prix peuvent varier considérablement d’une pharmacie à l’autre, le prix de la solution de lavage oculaire pouvant aller de 1,95 euro la boîte jusqu’à 8,50 euros dans les pharmacies citées dans l’étude. De même l’association dénonce les grandes et moyennes surfaces où les prix s’envolent aussi, sans parler des sites Internet où le prix d’achat peut être moindre mais il faut y ajouter des frais d’envoi non négligeables.
Le développement de ces produits vendus sans ordonnance avait donné lieu à des discours sur la libre concurrence dont on pouvait espérer des baisses de prix. On voit ce qu’il en est et que les consommateurs n’y ont rien gagné… à l’inverse des laboratoires pharmaceutiques, des pharmaciens et des gérants des centres commerciaux et autres sites Internet.
Dans le domaine des produits dits innovants, contre les cancers ou l’hépatite C, les trusts pharmaceutiques font aussi des affaires en or, car ils obtiennent des prix très élevés pour ces nouveaux médicaments. Le professeur Philip, président de l’Institut Curie, dénonce une envolée des prix et « un taux d’augmentation annuelle qui est devenu intenable » pour la Sécurité sociale, soumise à une « très forte tension financière ». Car dans ce domaine comme dans d’autres, les trusts pharmaceutiques ont une stratégie agressive pour obtenir des prix élevés, qu’ils justifient par les dépenses de développement et de recherche que demanderait la mise au point de ces nouveaux médicaments.
Aujourd’hui, l’accès aux soins est de moins en moins aisé. Le reste à charge des patients augmente et beaucoup retardent ou renoncent à des soins. Quant aux laboratoires, leurs affaires n’ont jamais été aussi bonnes, nous rappelant s’il le fallait que la finalité de l’industrie pharmaceutique n’est pas de soigner mais de faire du profit.