- Accueil
- Lutte ouvrière n°2577
- Abri Plus – Vaux-les-Prés : plus d’exploitation !
Dans les entreprises
Abri Plus – Vaux-les-Prés : plus d’exploitation !
Située à Vaux-les-Prés, dans les environs de Besançon, l’entreprise Abri Plus loue, livre, monte et démonte des chapiteaux, du Pas-de-Calais aux Alpes-Maritimes.
Les horaires normaux des ouvriers qui restent à l’entrepôt sont déjà de 40 heures hebdomadaires, ce qui est sans compter les fréquents déplacements dans toute la France. Chaque jour ou presque, des travailleurs reçoivent des textos vers 21 heures leur demandant un déplacement dans telle ou telle ville, départ 4 heures. Et c’est ainsi que des ouvriers enchaînent des journées qui peuvent dépasser les 15 heures. Certains cumulent ainsi plus de 60 heures voire plus de 80 heures par semaine, payées… 35 heures ! Et bien sûr, les heures supplémentaires ne sont jamais payées. Sans même prendre en compte les déplacements, mais uniquement les horaires normaux de 40 heures, pour un ouvrier qui n’est payé que 35 heures, on arrive à près de 3 000 euros dus par an.
Les horaires interminables mettent gravement en danger leur santé et leur sécurité. Certains conduisent les camions avant de monter ou de démonter les chapiteaux puis reprennent la route pour le dépôt.
Parmi les travailleurs d’Abri Plus, des ouvriers polonais ou portugais sont logés dans l’entreprise : pas de bail de location ni de quittance de loyer, mais un acompte, retiré directement sur la paie, de 220 euros par mois pour une chambre exiguë. Récemment, le patron a « offert » une connexion Internet aux ouvriers polonais qui logent dans l’entreprise : elle leur coûtera 500 euros sur l’année !
Voler les ouvriers sur leurs heures de travail, leur faire enchaîner les heures au mépris de leur santé et de leur sécurité, et trouver le moindre prétexte pour leur soutirer de l’argent, voilà la logique des patrons d’Abri Plus.
Alors que Macron plaide pour le droit à l’erreur des patrons dans le décompte de la durée du travail ou le respect du Code du travail, l’exemple de cette entreprise montre bien jusqu’où peut aller la délinquance patronale. Mais il n’est pas dit que les travailleurs se laisseront faire indéfiniment.