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- Lutte ouvrière n°2574
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Dans les entreprises
SNCF – banlieue Paris-Nord : grève des nettoyeurs des gares
Depuis le 2 novembre, les agents de nettoyage des gares du nord de l’Île-de-France sont en grève pour leurs salaires et leurs emplois.
Les grévistes réclament à H. Reinier, l’entreprise qui reprend le contrat pour 75 gares de la banlieue Nord, une revalorisation de la prime de panier de 2,10 euros par mois, pour la porter à 4 euros, une augmentation de la prime de vacances et le maintien des effectifs : les travailleurs étaient au nombre de 112 et H. Reinier ne veut en reprendre que 104.
La grève qui dure depuis trois semaines a obligé H. Reinier à reculer sur certains points. La clause de mobilité a été annulée, elle aurait permis au patron d’envoyer les ouvriers travailler dans n’importe quelle gare en fonction de ses besoins, alors qu’ils sont en principe rattachés à des gares précises. La société accepterait également de mettre tous les ouvriers à la convention collective Manutention ferroviaire, même si elle demande un peu de temps pour le faire.
H. Reinier propose aussi d’augmenter la prime de panier de 0,50 euro tous les six mois pendant deux ans, pour arriver aux 2,10 euros réclamés. Les grévistes ont jugé, à juste titre, cette proposition indécente et ont reconduit la grève à l’unanimité lundi 27 novembre. Le mépris de cette société n’a aucune limite, une société bien connue pour avoir été condamnée en justice pour harcèlement sexuel et moral sur les travailleurs du nettoyage de la gare du Nord.
Question mépris, la SNCF n’est pas en reste. Après avoir demandé des volontaires parmi ses agents de maîtrise et cadres pour nettoyer les locaux et vider les poubelles sur les quais à la place des grévistes, elle autorise H. Reinier à faire venir des agents d’autres sites pour nettoyer les gares sans qu’aucune mesure de sécurité ne soit respectée. Les cheminots, solidaires des grévistes, qui tentent d’interdire l’accès aux nettoyeurs dans de telles conditions, ont été l’objet de rapports par une cadre de la SNCF. Le comble du cynisme a peut-être été atteint quand la direction de la SNCF a fait désactiver les badges des grévistes afin de leur interdire l’accès à leurs toilettes de la gare de Saint-Denis, où ils se réunissent tous les jours pour tenir leurs assemblées générales.
Mais c’est surtout parce que la SNCF choisit toujours l’entreprise de nettoyage la moins chère que les salariés voient leurs conditions se dégrader de contrat en contrat. Les grévistes n’ont donc pas hésité à venir envahir le comité d’entreprise SNCF de la gare du Nord vendredi 24 novembre. Ils ont pu dire tout ce qu’ils avaient sur le cœur à un directeur régional qui n’a pu que les écouter. Puis une manifestation a regroupé les grévistes des gares avec ceux de l’hôtel Holiday Inn de Clichy, dans une joyeuse ambiance.
Malgré les pressions, le mépris et les provocations de toutes sortes, les grévistes tiennent le coup et continuent le combat.