À Rennes, devant la volonté du préfet d’expulser Giorgi, 15 ans, en France depuis 2011, son petit frère Alex, 5 ans, et ses parents géorgiens, les réactions n’ont pas tardé. Des parents d’élèves et des enseignants du lycée de Giorgi et de l’école maternelle d’Alex se sont organisés. Un petit groupe de lycéens a préparé la mobilisation.

Le 15 novembre, un premier rassemblement avait réuni 150 personnes, dont une centaine de jeunes, devant la préfecture. Face à l’intransigeance des services préfectoraux, la mobilisation avait continué et grossi. Lundi 20 novembre, près de 800 jeunes, de plusieurs lycées de Rennes, ont manifesté. C’était un vrai succès.

Après avoir confirmé sa volonté d’expulser la famille, le préfet a changé d’avis. Le lendemain de cette manifestation réussie, un enseignant a reçu un coup de téléphone disant : « Le préfet a décidé de suspendre les mesures d’expulsion jusqu’à la fin de l’année scolaire. »

Dans le lycée de Giorgi, la nouvelle s’est répandue comme une traînée… de joie. « Giorgi et Alex restent avec nous ! » Il y a eu, bien sûr, beaucoup d’émotion, mais aussi de nombreuses discussions entre lycéens qui venaient d’organiser et de vivre une mobilisation face à une décision de la préfecture.

Lycéens, parents d’élèves et enseignants ont appris bien des choses pendant ces quelques jours. Ils ont agi pour empêcher l’application de cette politique inhumaine et injuste de chasse aux migrants. Et ils ont pu constater qu’une décision du pouvoir d’État pouvait être efficacement contestée par une mobilisation déterminée.