PSA et SNCF : coupables d’homicide29/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2574.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA et SNCF : coupables d’homicide

PSA et la SNCF viennent d’être condamnés suite à la mort d’un ouvrier de PSA sur le site de Poissy en septembre 2011. Cette condamnation reconnaît clairement la responsabilité des deux entreprises dans cet accident dramatique. Et c’est bien le minimum. Mais, en même temps, elle montre que la vie d’un ouvrier ne vaut pas cher aux yeux des juges du tribunal correctionnel de Versailles.

Cet ouvrier, Emmanuel, participait à la manœuvre d’un train, alors qu’il n’avait pas de formation pour cela. Le déraillement du train provoqua sa chute et sa mort sous les roues. Tous les travailleurs du secteur des Expéditions des véhicules neufs (EVN) savent à quelles pressions ils sont soumis et comment les conditions de travail les mettent en réel danger. Si le déraillement est un accident, la mise en danger des ouvriers n’est ni ponctuelle ni accidentelle, mais permanente.

La justice a mis plus de six ans à reconnaître la responsabilité des employeurs et à les condamner. Mais, dans ce jugement, aucun directeur de PSA ni de la SNCF n’est personnellement mis en cause, et le verdict est loin de prendre en compte la tragédie. PSA et la SNCF sont condamnés à payer 50 000 euros d’amende à l’État. Pour avoir perdu leur père de 36 ans, les trois enfants recevront seulement 15 000 euros chacun et sa veuve touchera 30 000 euros.

Voilà tout ce que payent de telles entreprises, comme PSA qui réalise plus de deux milliards de profits, pour la mise en danger des travailleurs !

Selon que vous êtes ouvrier ou patron !

C’est ce même tribunal correctionnel de Versailles qui a mis moins de neuf mois pour condamner le secrétaire de la CGT de PSA Poissy à six mois de prison avec sursis et 2 600 euros d’amende, pour une fausse accusation de violence contre un chef. C’est encore devant le même tribunal que neuf militants du même syndicat CGT ont été jugés pour une entrevue de 17 minutes avec un chef, que la direction a transformée en séquestration et violence en réunion. La procureure a requis cinq mois de prison avec sursis et l’avocate de PSA 31 000 euros de préjudice.

Dans l’enceinte de ce tribunal, les militants ont été traités de délinquants et de terroristes. De tels mots ne viendraient pas à l’esprit des procureurs et des juges pour parler d’un patron qui aggrave les conditions de travail et porte la responsabilité des accidents qui en résultent.

Pour tous ces gens, tuer un ouvrier est moins grave que dénoncer l’exploitation et l’arbitraire de la hiérarchie.

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