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Maroc : tragédie de la misère
À Sidi Boualem, dans la région d’Essaouira au Maroc, dimanche 19 novembre, quinze mères de famille sont mortes dans une bousculade.
Des centaines de villageoises s’étaient rendues à une distribution d’aide alimentaire par une association religieuse, mais un mouvement de foule a provoqué une panique. Le roi a annoncé qu’il prendrait en charge les frais d’hospitalisation pour les blessés et les frais d’obsèques, ainsi que l’ouverture d’une enquête pour trouver les coupables.
Des autorités se sont empressées d’invoquer le manque d’organisation des donateurs et des femmes venues à la distribution. Mais les coupables sont à chercher du côté de la misère qui règne dans la campagne d’Essaouira. La pauvreté ronge la vie d’au moins 12 % de la population, principalement dans les zones rurales, visible dans les conditions de vie, de santé et d’éducation.
L’accès à l’eau courante, potable et abordable financièrement, est encore un rêve pour une partie de la population, surtout rurale. Depuis cet été, dans la région de Zagora, une partie des habitants, excédés, manifestent contre la pénurie récurrente d’eau. La réponse du roi a été de créer une commission pour étudier la question, mais surtout de réprimer et d’emprisonner plusieurs dizaines de manifestants, espérant ainsi éviter que cette contestation se répande dans le pays. Récemment, un mouvement de contestation populaire, le hirak, a déjà secoué un an durant une partie de la région du Rif.
Au lendemain de la distribution de Sidi Boualem, une centaine de manifestants, à Casablanca, dénonçaient le fait qu’au Maroc en 2017 on voie des gens réduits à se battre et à en mourir pour un peu de farine ou d’huile.