À la plateforme industrielle courrier (PIC) de Caen, 300 postiers trient le courrier pour trois départements. Cet effectif est en continuelle diminution, ce qui occasionne des surcharges de travail chroniques. Depuis quatre ans, il n’y avait guère de protestation collective, mais la colère s’accumulait.

Elle a éclaté à l’annonce d’un transfert d’activité de la nuit vers l’équipe d’après-midi. Tout le monde a compris qu’il fallait au moins cinq emplois supplémentaires pour assurer le surplus. Une quarantaine de postiers se sont réunis pour exprimer leurs revendications à la direction. Face à la fin de non-recevoir, ils sont partis en grève vendredi 10 novembre, toujours aussi nombreux et sur plusieurs services.

La direction n’a pas encore reculé... les postiers non plus ! Le mouvement promet de continuer. Vendredi 17 novembre, l’équipe du matin est elle-même partie à 80 % en grève pour la journée. Le discours du chef de production, arrogant et méprisant, n’a fait que renforcer la mobilisation, comme à plusieurs reprises dans les deux semaines précédentes.

Grâce à ces actions collectives, l’ambiance a changé : pour beaucoup de jeunes embauchés, c’est leur première grève, et ils n’ont pas été à la traîne. Les liens créés entre les services sont une force pour la suite.