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- Lutte ouvrière n°2570
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Dans les entreprises
Reims : douzième jour de grève chez Suez Médisita
Les travailleurs de Suez RV Médisita de la région Grand-Est sont en grève depuis le 17 octobre, après la cession au groupe MNH (Mutuelle nationale des hospitaliers) de l’activité déchets hospitaliers (DASRI), qui représente 55 salariés sur le Nord-Est et 285 au niveau du pays. Ils craignent que ce rachat conduise à des reculs, des mutations ou des licenciements.
Ils occupent le site, mènent des actions pour faire connaître leur mouvement et ont manifesté devant le siège de Suez à La Défense à Paris et devant le CHU de Reims.
La MNH est en train de racheter différentes entreprises travaillant pour le secteur hospitalier, notamment huit blanchisseries industrielles du groupe Initial, qui emploie près de 1 000 travailleurs. On retrouve la même inquiétude chez les salariés d’Initial Reims qui, s’ils ne sont pas concernés par les cessions actuelles, pourraient bien l’être demain.
Les mutuelles font partie de ce que l’on l’appelle l’économie sociale et solidaire mais, sociales, elles le sont de moins en moins. Des suppressions de postes ont eu lieu dans diverses mutuelles comme la MGEFI (Mutuelle générale des finances publiques), la MGEN (Mutuelle générale de l’Éducation nationale) ou la MNH.
Les dirigeants des mutuelles se comportent comme n’importe quel autre patron, supprimant des emplois et rachetant des activités industrielles ou absorbant leurs concurrents. À propos des ordonnances Macron, l’organisation patronale de l’économie sociale (UDES), dont font partie les mutuelles, s’est dite satisfaite par ces mesures, notamment le plafonnement des indemnités prud’homales, le référendum à l’initiative de l’employeur, la possibilité d’étendre les CDD, etc.
Il est loin le temps où, au 19e siècle, ceux qui ont créé les premières mutuelles et les premières coopératives croyaient que celles-ci contribueraient à transformer le capitalisme. Les travailleurs de Suez Médisita comme ceux des mutuelles ont toutes les raisons de se méfier et de continuer à lutter.