Migrants : ils veulent les rendre invisibles01/11/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/11/P5_migrants_dans_la_rue_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : ils veulent les rendre invisibles

À Calais et à Paris, il n’y aura « plus personne à la rue à la fin de l’année », a déclaré le chef de l’État en septembre 2017. En fait, c’est une chasse à l’homme qu’il annonçait.

Illustration - ils veulent  les rendre invisibles

À Calais, malgré le démantèlement du bidonville il y a un an, des migrants campent aux alentours, cherchant un moyen de franchir les derniers 50 kilomètres qui les séparent de leur destination, l’Angleterre. Ils sont harcelés par la police, qui vole leurs couvertures et leurs sacs de couchage pour les contraindre à partir.

À Paris, plusieurs associations, dont Utopia 56, dénoncent « une traque aux migrants (…) organisée par la police » aux alentours du Centre humanitaire d’accueil à La Chapelle (18e arrondissement). Un dispositif dont l’association d’aide aux migrants s’est retirée en octobre 2017 car, selon elle, « le traitement administratif des réfugiés lié à ce centre n’a rien d’humanitaire et défavorise les réfugiés ».

À la limite des 10e et 19e arrondissements, boulevard de La Villette, des demandeurs d’asile dorment à même le sol, sur des cartons en guise de matelas. Dans un reportage intitulé « Les trottoirs de la honte », BFM-TV a rapporté les propos de riverains choqués par leurs conditions de vie inhumaines. Des centaines de réfugiés attendent d’avoir un rendez-vous devant la plateforme d’accueil de France terre d’asile, dont la capacité d’accueil est de quelques dizaines de dossiers par jour. Venant d’Afghanistan, du Soudan, de Somalie ou d’Érythrée, ils attendent parfois depuis dix jours, espérant être le suivant à obtenir un rendez-vous à la préfecture pour une demande d’asile.

Au niveau national, selon la Cimade ou l’OFII, le dispositif d’accueil français pour les migrants et les demandeurs d’asile compte entre 70 000 et 80 000 places. Or « le nombre de demandeurs d’asile en cours d’instance est proche de 110 000 personnes », relève la Cimade. Et les milliers de familles et de jeunes gens restés à la rue sont chassés, réveillés la nuit et sommés de partir, le but étant de les rendre invisibles.

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