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- Lutte ouvrière n°2570
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Dans les entreprises
Électricité et gaz : les travailleurs attaqués
La direction d’Engie (ex-GDF-Suez) demande au gouvernement de légiférer pour mettre fin au statut des IEG (industries électriques et gazières) pour les travailleurs du secteur commercial, qui compte beaucoup de salariés venus de GDF au moment où Suez a absorbé cette entreprise.
La direction d’EDF avait déjà fait une demande semblable en juin, et la négociation pour mettre fin à ce statut avait été inscrite dans les ordonnances loi travail de Macron. Le gouvernement avait fini par retirer cette mesure, devant son impopularité parmi le personnel, sans que la direction renonce à son idée. Elle avait alors annoncé l’ouverture de négociations avec les syndicats.
Ce statut, né au moment de la création d’EDF et de GDF, permet aux salariés bénéficiaires d’avoir une meilleure retraite et il ne prévoit pas de dispositif de licenciement collectif : seuls les licenciements individuels pour faute sont envisagés. C’est cela que les patrons des industries électriques et gazières (IEG) veulent voir disparaître. Dans une période de fortes suppressions d’emplois dans ce secteur, les directions veulent avoir les mains libres pour licencier. Actuellement, à EDF, les suppressions d’emplois se font par le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Par ailleurs, une partie de plus en plus importante des activités sont déplacées vers des filiales dont la majorité des salariés n’ont plus ce statut. Et une partie des embauches dans l’entreprise EDF elle-même se font maintenant hors statut des IEG.
Mais cela ne suffit pas. Les directions, dans la logique des ordonnances Macron, veulent pouvoir licencier au rythme de leurs besoins, avec le moins de contraintes possibles.
Pendant de nombreuses années, les salariés de ces entreprises, principalement EDF et GDF, se sont considérés comme protégés du chômage par ce statut. C’était même la motivation dominante pour postuler à un emploi dans ce secteur. Elle s’est accompagnée d’un sentiment corporatiste. Mais l’idée que « nous ne sommes à l’abri de rien » a fait son chemin dans la tête des salariés les plus conscients. Il est de plus en plus clair pour beaucoup que tous sont attaqués, quel que soit leur statut.