Contre le harcèlement et les violences sexuelles : le mouvement s’amplifie01/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2570.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre le harcèlement et les violences sexuelles : le mouvement s’amplifie

Le 29 octobre, plusieurs centaines de femmes et d’hommes sont descendus dans la rue contre les violences sexuelles, le harcèlement et l’inégalité qui marquent toujours les relations entre hommes et femmes.

À cette occasion, de nombreuses femmes ont rapporté toutes les formes d’agressions qu’elles avaient subies. Certaines dénonçaient simplement le fait de devoir s’inventer un mari ou un compagnon pour être tranquilles. D’autres témoignaient d’hommes qui se masturbaient devant elles dans les parcs où elles promenaient leurs enfants, d’autres encore racontaient un viol ou des violences conjugales.

Parallèlement, les révélations continuent. Tariq Ramadan, théologien de l’Islam, fait l’objet de deux plaintes de femmes pour viol. Henda Ayari, l’une d’elle, explique : « Pour lui, soit vous êtes voilée, soit vous êtes violée. » Des organisations féministes ont aussi protesté contre les honneurs faits au cinéaste Roman Polanski, accusé du viol d’une mineure. Celui-ci était invité par la Cinémathèque française à l’occasion de la rétrospective de ses films. Répondant aux critiques, son président, le réalisateur Costa-Gavras, a déclaré : « Il n’a jamais été question une seconde de renoncer à cette rétrospective sous la pression de je ne sais quelle circonstance étrangère à la Cinémathèque. » Cette réponse et les applaudissements nourris de la salle montrent le peu d’importance accordé aux actes de Roman Polanski, contre lequel de nouvelles accusations ont été portées depuis le début de la campagne contre le harcèlement.

Dans le monde du travail, les témoignages de femmes connues ont permis de mettre en lumière la triste banalité des comportements sexistes. Ainsi le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, a admis qu’il y avait un problème après les déclarations d’Agnès Buzin, ministre de la Santé et ancien médecin. Celle-ci a raconté s’être entendu dire par des chefs de service : « Viens t’asseoir sur mes genoux », ce qui déclenchait les rires des présents.

La mobilisation des femmes lève le voile sur le poids de mœurs prétendument d’un autre temps. Mais ceux qui s’y engagent craignent qu’une fois l’affaire devenue moins médiatique, tout redevienne comme avant.

Il faudra probablement une lame de fond bien plus puissante pour que les rapports de domination des hommes sur les femmes soient extirpés des comportements humains, d’autant qu’ils sont renforcés par les rapports de domination des riches sur les pauvres inhérents à la société capitaliste. Mais, plus ce mouvement s’étendra, plus il permettra aux femmes de prendre confiance en elles, en leur capacité à se défendre au travail, dans la famille ou dans la rue et plus il incitera les hommes eux-mêmes à combattre ces comportements.

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