Revenu du capital : nouveau bingo fiscal18/10/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/10/p5_Societe_injuste_Lupo1.jpg.420x236_q85_box-0%2C449%2C1512%2C1300_crop_detail.jpg

Leur société

Revenu du capital : nouveau bingo fiscal

Le secrétaire d’État à l’Économie et aux Finances, Benjamin Griveaux, a fait adopter à l’Assemblée nationale un projet de prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital. Étant donné la majorité parlementaire dont le gouvernement dispose, les députés risquent fort d’adopter ce projet avec le budget.

Illustration - nouveau bingo fiscal

Si cela se fait, et si les détenteurs de capitaux ne s’arrangent pas là encore pour échapper au fisc, ils ne lui verseront plus qu’un forfait de 30 %, qui se décompose en 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux.

Cet impôt à taux unique – une flat tax à la française, disent ceux qui comme Macron adorent les anglicismes – est censé simplifier le système des taux et des tranches en matière fiscale. En fait, il vise surtout à réduire le peu que l’État prélève dans la poche des capitalistes.

On sait d’ailleurs déjà ce que les finances publiques y perdront, et donc ce que les capitalistes y gagneront : 1,3 milliard d’euros en 2018, puis 1,9 milliard en 2019.

Mieux, les macronistes offrent ainsi aux très riches un taux d’imposition inférieur à celui qui frappe le salaire des travailleurs. Une députée PS a calculé que, « quand un employé à 1,2 smic mensuel qui obtient une augmentation paiera sur celle-ci un taux de 14 %, un milliardaire qui gagne 10 millions d’euros de plus par une opération financière n’acquittera que 12,8 % d’impôt sur ce nouveau gain ».

Certes, cette élue serait plus convaincante si elle n’appartenait à un parti qui avait, au gouvernement voici encore moins d’un an, imposé nombre de mesures en faveur de la bourgeoisie, en mettant d’ailleurs à profit les talents en la matière d’un ex-banquier devenu conseiller puis ministre de Hollande et, en mai dernier, son successeur à la présidence de la République.

Il reste que les chiffres sont là, et que les très riches peuvent dire une nouvelle fois : merci Macron !

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