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Leur société
HLM : les locataires devront payer
À l’occasion de l’examen du projet de la loi de finances par les députés, la Fédération nationale des offices publics de l’habitat a appelé les 265 offices publics à fermer leurs portes mardi 17 octobre. Elle proteste contre le projet de Macron de baisser les APL des locataires de HLM de 50 à 60 euros, en demandant que cela soit entièrement compensé par une baisse de leur loyer.
De nombreux offices d’HLM ont appelé aussi à des rassemblements, certains ont écrit aux locataires pour les alerter sur les conséquences de cette mesure, dont Macron prétend qu’ils n’auront pas à souffrir.
Les bailleurs sociaux dénoncent une baisse de 1,7 milliard de leur budget. Ils rappellent qu’ils réinvestissent chaque année 2,2 milliards dans les réhabilitations, rénovations et gros travaux. Avec cette ponction, c’est donc plus de 75 % de leurs investissements qui disparaissent.
L’augmentation de la pauvreté du fait du chômage, de la précarité des contrats et du blocage des salaires a abouti à multiplier par deux en vingt ans le nombre de bénéficiaires des APL. Les offices d’HLM concentrent une grande partie des 6 millions de personnes qui ne peuvent payer un loyer sans cette aide. Nièvre Habitat a par exemple 55 % de ses locataires concernés.
Les sommes citées montrent qu’en quelques années la qualité des logements en HLM pourrait se dégrader très fortement, d’autant que les dépenses de rénovation sont déjà très insuffisantes.
Face à cela, on trouve dans les propositions du président des riches le gel du taux du livret A ou encore l’augmentation des surloyers de ceux qui ont des revenus un peu supérieurs, la vente des appartements à leurs locataires ou encore l’allongement de la durée de remboursement des emprunts faits par les offices HLM, comme si cela pouvait modifier cette situation.
Ce gouvernement voudrait retourner contre les offices d’HLM le mécontentement qu’entraînera la baisse des APL. Mais sa mesure va se retourner avant tout contre les plus pauvres, que ce soit par la baisse de leurs revenus ou par la dégradation de leur habitat.