États-Unis : les causes des incendies18/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/2568.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : les causes des incendies

Le texte ci-dessous est adapté à partir d’un article du journal trotskyste américain The Spark (16 octobre).

Quand des vents secs ont commencé à souffler au nord de la Californie au début du mois d’octobre, des poteaux électriques en bois se sont cassés et écrasés sur le sol ; des transformateurs ont explosé et des lignes électriques rompues ont projeté des étincelles. Très peu de temps après, les premiers incendies ont commencé. En six jours, ils ont couvert plus de 80 000 hectares dans seize endroits différents, réduisant en cendres des milliers de maisons et d’autres constructions et faisant 41 morts, tandis que 88 personnes sont portées disparues. Cela en fait les feux les plus meurtriers de l’histoire de la Californie.

En fait, la société d’électricité Pacific Gas and Electric (PG&E) n’a jamais dépensé assez d’argent pour entretenir correctement ses infrastructures, les laissant vulnérables face à des vents qui sont quasiment sans précédent dans cette région.

Ce n’est pas une surprise. À plusieurs reprises, PG&E a été jugé responsable de feux et d’explosions souvent mortels. Un exemple : pour un incendie en 1994 qui fut déclenché par le contact entre des arbres et des lignes à haute tension, PG&E a été jugé coupable de 739 négligences et condamné à 30 millions de dollars. Les enquêteurs ont découvert que PG&E avait détourné en profits et bonus pour ses hauts cadres près de 80 millions de dollars destinés à l’abattage des arbres et à l’entretien.

Si en Californie l’infâme loi dite des « trois coups » – qui repose sur le principe qu’une deuxième récidive est passible de la prison à vie, fût-ce pour des larcins – s’était appliquée aux entreprises, PG&E, ses dirigeants et ses principaux actionnaires seraient en prison, sans libération conditionnelle.

Mais PG&E n’est pas le seul responsable. Des promoteurs ont fait de gros profits en construisant des villes, des logements et des entreprises dans une région où les feux étaient fréquents. Les petits feux brûlaient les broussailles et les arbres morts, permettant à la vie de redémarrer sur des sols plus fertiles. Mais, une fois qu’il y a eu des logements et des entreprises, les petits feux ont été supprimés, permettant l’accumulation de bois mort, ce qui a été aggravé par les conditions météorologiques extrêmes des dernières années, surtout la très longue sécheresse. Ainsi les étincelles des lignes ayant chuté et des transformateurs ont été projetées sur un combustible abondant, constitué de plusieurs années de bois mort.

Ces incendies qui ont tant détruit résultent de décisions prises par des capitalistes, uniquement pour augmenter leurs profits et leur richesse, quel qu’en soit le coût pour les gens et pour l’environnement.

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