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Centre financier – Bordeaux : la réorganisation de la direction
La Poste a lancé un nouveau plan de réorganisation des horaires de travail (nommé OTT) dans tous ses centres financiers du pays. Le prétexte avancé est que rien n’a bougé depuis les années 2000 et les 35 heures, et qu’il faut s’adapter aux prétendus besoins des clients.
Ce sont des prétextes pour généraliser le travail du samedi, mettre fin aux horaires variables, aux horaires de brigade, uniformiser les horaires de tous les services d’une même direction et imposer des horaires plus tardifs, calés sur l’ouverture du téléphone au public (8 h – 19 h).
Au centre financier de Bordeaux, la direction a d’abord réorganisé les horaires d’un petit service, les Archives. Bien qu’il n’y ait pas de « besoin client » pour justifier le changement des horaires, elle voulait faire passer l’idée que les horaires de tous devaient être revus, en en supprimant certains et en faisant en sorte que tous les agents participent aux horaires les plus contraignants.
Après les Archives, la direction a décidé de s’attaquer à un autre service, Prévention et gestion de la fraude (PGF), regroupant 37 employés à l’exécution. Dans ce service, la direction veut imposer le travail jusqu’à 19 h pour tous (sous le prétexte de l’équité), et deux samedis travaillés par an. Il y avait pourtant déjà dans ce service des horaires de brigades qui terminaient à 19 h et prenaient tôt le matin en alternance un jour sur deux. Mais, comme elle considère qu’elle n’a plus besoin de personne avant 8 heures, la direction veut supprimer les brigades.
Dès le début, le plan de la direction était que les agents participent à des groupes de travail et à des discussions, dans le but de leur faire émettre des propositions allant dans son sens. Ils ont refusé de participer à cette mascarade visant à les diviser, signé une pétition et demandé aux syndicats de défendre leur plateforme. La direction, contrainte de faire elle-même des scénarios avec des permanences jusqu’à 19 heures pour tous, s’est mis tout le monde à dos. Suite à cela, la grève a été votée en assemblée générale par 95 % des présents pour le 12 octobre.
La direction a opéré un premier recul, concédant deux jours de repos systématiques par semaine. Cela n’a pas empêché la grève du 12 octobre, à 32 sur les 33 agents prévus à l’effectif ce jour-là. Plus de la moitié des grévistes sont venus distribuer un tract devant la cantine dans une joyeuse ambiance car, justement, le 12 octobre était le jour où la direction lançait les explications du projet OTT qui devrait bientôt démarrer dans tous les autres services du centre financier. Il va de soi que l’accueil fut moins chaleureux lorsque ce fut le tour des cadres, défendant OTT dans les services, de passer à la cantine, contraints de passer sous une haie de déshonneur.
La mobilisation des travailleurs du PGF n’est pas finie. La direction, qui pensait faire un exemple de la réorganisation dans ce service en s’appuyant sur des propositions des employés, en est pour ses frais. Ceux-ci montrent l’exemple de leur solidarité et de leur mobilisation collective.