Samedi 14 octobre, 130 travailleuses et travailleurs de l’entreprise de cures thermales B’o Resort ont fait grève et défilé dans les rues de Bagnoles-de-l’Orne pour dénoncer publiquement leurs conditions de travail, d’embauche et les salaires maintenus au plus bas.

« C’est la première fois qu’on fait une manifestation », a dit une gréviste qui a 27 ans d’ancienneté. « On est au maximum de la capacité technique des machines, mais on oublie la capacité des humains », a dit une autre à l’attention des actionnaires du groupe, qui ont trouvé les moyens de racheter en janvier dernier un autre établissement thermal dans le Massif central.

Avec plus de 350 travailleurs au plus fort de la saison, en grande part saisonniers et payés au smic, B’o Resort affiche une constante progression de son activité. Entre 2009, date du rachat de l’établissement de Bagnoles par le groupe France thermes, le nombre de curistes est passé de 9 000 à 12 500. L’offre thermale a été augmentée avec des nouveaux services et l’inauguration en 2013 de 158 appartements. Mais, si le bien-être des curistes est bien affiché, les patrons tiennent à ce que le mal-être au travail, tel que le dénonce une pancarte dans la manifestation, reste caché. C’est raté.

Au directeur général qui a osé déclarer devant les caméras de France 3 que « les conditions de travail ne se dégradent pas, elles s’améliorent », les travailleurs, excédés par les cadences infernales, ont apporté par leur grève un cinglant démenti.