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- Lutte ouvrière n°2566
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Whirlpool – Amiens : Macron joue au sauveur d’emplois
Le 3 octobre, Macron s’est à nouveau montré devant l’usine Whirlpool d’Amiens pour jouer à l’homme de parole, promoteur d’emplois. La grève et les actions des ouvriers de Whirlpool pendant la campagne présidentielle avaient attiré l’attention des médias et, lors de sa visite du moment, les travailleurs avaient hué le candidat Macron.
Aidé par l’argent de l’État et des collectivités locales, l’industriel repreneur Nicolas Decayeux a racheté l’usine Whirlpool dans l’intention de produire des bacs réfrigérants, promettant de réembaucher la plupart des ouvriers : 277 sur les 300 CDI. Dans un premier discours, le futur patron du site de Whirlpool, Nicolas Decayeux, avait surtout insisté sur la nécessité d’être « flexible et agile ». Quant aux presque deux cents intérimaires et CDD, il n’est pas question qu’ils soient repris. Et c’est encore sans compter la centaine de salariés de l’usine Prima, sous-traitant exclusivement ses pièces plastiques pour Whirlpool, qui travaillent dans l’enceinte même de l’usine et qui perdront leur travail l’été prochain lors de la fin de la production des sèche-linge.
Ces derniers ont d’ailleurs fait grève les 27 et 28 septembre. Ils n’avaient obtenu aucune des concessions gagnées par les ouvriers de Whirlpool après l’annonce de la fermeture et la grève. Ces deux jours d’action ont permis d’obtenir que l’ensemble des mesures accordées par Whirlpool à ses salariés soient étendues aux ouvriers de son sous-traitant (primes de licenciement économique légales et extra-légales, même en cas d’une reprise). S’y ajoutent le paiement des heures de grève et une prime de 200 euros.
Les salariés de Whirlpool, de leur côté, attaquent leur ancien patron aux Prud’hommes pour avoir fermé l’usine sans justification économique, puisque les actionnaires viennent d’empocher un milliard de dollars de bénéfices. Ils ont de plus, selon les syndicats, perçu 40 millions d’aides de l’État au titre du CICE (notamment quand Macron était ministre). Le seul salaire versé au PDG du groupe, Jeff Fetting, treize millions d’euros l’an, aurait suffi à maintenir les salaires et l’emploi de plus de cinq cents salariés, embauchés, intérimaires et sous-traitants.
À Amiens, Macron a réussi à serrer la main de quelques ouvriers de Whirlpool, mais il a surtout fait la preuve qu’il est le bienfaiteur des grands patrons avec la peau des travailleurs !