ISF : yachts ou pas, c’est tout bénéfice pour les riches04/10/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/10/p3_si_les_riches_sont_plus_riches_Lupo_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

ISF : yachts ou pas, c’est tout bénéfice pour les riches

En excluant du calcul de l’ISF les actions, obligations, assurances vie et tout ce qui ne concerne pas le patrimoine immobilier, Macron fait un cadeau d’au moins 5 milliards d’euros aux plus riches.

Illustration - yachts ou pas,  c’est tout bénéfice pour les riches

C’est pourtant sur une partie peut-être symbolique mais financièrement dérisoire de cette mesure que se concentrent les polémiques : la taxation des yachts, voitures de luxe, jets et autres.

Bien sûr, il est difficile au gouvernement de soutenir que l’exonération de ces objets de luxe, dont la seule utilité pour les très riches est d’épater leurs semblables, pourrait « permettre d’orienter l’épargne vers le financement des entreprises et l’investissement », la justification officielle de la quasi-­suppression de l’impôt sur la fortune. Du coup, certains évoquent une possible nouvelle taxe sur les objets de luxe.

Mais ces signes ostentatoires de richesse représentent peu de chose par rapport aux milliards récupérés par les grandes familles capitalistes grâce à la réforme de l’ISF, des sommes qui vont s’investir dans la spéculation et les opérations financières, et certainement pas dans les créations d’emplois. On compte par exemple seulement 34 voiliers et 45 navires à moteur battant pavillon français et qui pourraient être taxés, le reste étant immatriculé dans différents paradis fiscaux.

C’est précisément parce que les riches ne risquent rien là-dedans que ministres et députés de la majorité se font un plaisir d’agiter l’affaire. Le député macroniste Joël Giraud, rapporteur du budget, a d’emblée déclaré que « des symboles de ce genre doivent être beaucoup plus taxés ». Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, est allé dans le même sens en se déclarant lui aussi « favorable à la taxation de ces produits ostentatoires ». Il a ainsi pris à contre-pied Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, qui avait affirmé sans rire un peu plus tôt qu’une telle taxation aboutirait à « ouvrir la boîte de Pandore qui consisterait à fracasser les riches pour aider les pauvres ».

Que les joujoux des superriches soient taxés ou non, la population n’en continuera pas moins à payer les cadeaux faits aux patrons dans le budget 2018.

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