CFDT : pas facile de défendre le gouvernement04/10/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/10/LO2566_0.jpg.445x577_q85_box-0%2C11%2C158%2C216_crop_detail.jpg

Leur société

CFDT : pas facile de défendre le gouvernement

La CFDT a rassemblé mardi 3 octobre 10 000 militants pour fêter ses bons résultats aux élections professionnelles. Se proclamant le dirigeant de la première organisation syndicale dans le privé, Laurent Berger affirme l’adhésion des travailleurs à sa politique de collaboration avec le gouvernement Macron, après ceux de Sarkozy et Hollande.

Cependant, même au sein du syndicat, cela ne semble pas aussi simple. La fédération des routiers et celle des cheminots ont appelé à se joindre au mouvement de grève des fonctionnaires du 10 octobre. Celle de la métallurgie demande l’organisation d’une mobilisation contre les ordonnances.

La CFDT demande de signer un “Appel des 10 000” dans la ligne de la collaboration entre patrons et travailleurs souhaitée par le syndicat. Le texte comporte une adresse aux chefs d’entreprise : « Reconnaissez que l’entreprise n’est rien sans ses salariés » ; aux organisations patronales : « Le syndicalisme change, changez aussi » ; il dit au gouvernement : « Reconnaissez pleinement le rôle des syndicats dans l’entreprise, au niveau national, dans les branches et les territoires. Ne cédez pas aux visions les plus rétrogrades qui voient le syndicalisme comme un obstacle à contourner. »

Tout cela convaincra difficilement les patrons, qui imaginent entrer dans une ère nouvelle, dans laquelle ils n’auront même plus besoin de discuter avec les syndicats. Même si tous ne cèdent pas à cette vision, car ils savent que les syndicats peuvent jouer un rôle d’amortisseur en cas de colère des salariés.

Les véritables conquêtes du monde du travail, les 8 heures, l’interdiction du travail des enfants, la retraite, etc. ont toutes été gagnées par un rapport de force que les ouvriers ont su imposer grâce à leurs luttes.

Nombre de militants de la CFDT se rendent compte de la violence des attaques de Macron contre les salariés et mesurent à quel point le dialogue social conçu par le gouvernement et auquel se prête leur direction est une tromperie.

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