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- Lutte ouvrière n°2560
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Leur société
Services à la personne : les banques vont-elles sauter sur l’occasion ?
Dans une tribune du Journal du Dimanche, cinq patrons, dont Gattaz le président du Medef, proposent la mise en place d’un nouveau dispositif pour employer des travailleurs dans le domaine des services à la personne.
Lorsqu’un particulier emploie un salarié – garde d’enfants, femme de ménage, professeur particulier ou aide à domicile – il bénéficie d’un crédit d’impôt sur la moitié de la rémunération versée, que l’État lui rembourse au bout d’un an à un an et demi. La mesure proposée permettrait aux banques d’avancer cette somme aux particuliers. Ceux-ci n’auraient donc plus à la débourser et c’est aux banques que l’État verserait l’équivalent du crédit d’impôt, plus des intérêts versés par l’entreprise de services employant les salariés en question.
Comme à chaque fois qu’ils font une proposition, les patrons, responsables de la destruction de centaines de milliers d’emplois dans le pays, promettent d’en créer. Pour cette proposition, ils évoquent rien moins que 200 000 emplois en un an. Ils présentent également la chose comme un gain de pouvoir d’achat pour les 4,5 millions de personnes employant de tels salariés.
Si tel était l’objectif, pourquoi faire intervenir les banques ? L’État pourrait immédiatement rembourser ces familles sans les faire attendre un an.
Il y a fort à parier que les vrais gagnants de ce dispositif, s’il devait voir le jour, seraient surtout les banques, qui pourraient ainsi développer une nouvelle activité, et même les entreprises de services à la personne, qui espèrent sans doute un élargissement de leur marché. On trouve d’ailleurs le président de la Fédération du service aux particuliers et la directrice générale de la Fédération bancaire française parmi les signataires de la tribune.