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Leur société
Impôts : ce que cachent les promesses
Le Premier ministre, Édouard Philippe, qui a eu droit à la « Une » et à trois pages d’interview, sinon de publicité, dans Le Parisien-Aujourd’hui du 4 août, a pu y étaler ses « promesses » en matière « d’impôts et d’économies ».
Au moment où son gouvernement alourdit la CSG pour les retraités et la plupart des salariés en activité, où il vole les allocataires de l’APL, où il sabre dans le budget des services publics et les dotations aux collectivités locales, parler de réduire les impôts, il fallait oser !
Philippe, fonction oblige, a tous les culots. Ainsi, quand il affirme : « Nous allons baisser les impôts de plus de dix milliards (et) faire des économies sur la dépense publique », il ment en prétendant que cela va « redistribuer du pouvoir d’achat » à la population.
Ces économies sur la dépense publique, tels les 300 millions retirés aux collectivités locales, se traduiront par moins de moyens pour bâtir des écoles, entretenir les collèges, maintenir les services de proximité, les aides locales aux familles dans le besoin, aux personnes âgées ou dépendantes, etc. Ceux qui ont de petits salaires, des pensions ou des allocations misérables en subiront les effets de plein fouet. Même chose pour les services publics dont le budget sera fortement réduit.
Ces économies sont une nouvelle ponction plus ou moins dissimulée sur le niveau de vie des classes populaires.
Quant aux baisses d’impôts, comme on le sait, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Ainsi, durant sa campagne, si Macron avait promis de supprimer la taxe d’habitation pour 80 % de la population, peu après il n’en était plus question. Puis, devant le tollé provoqué, le gouvernement a fait machine arrière, du moins pour le moment.
Reste le tour de passe-passe avec la CSG – prélude à un alourdissement des prélèvements sociaux dont Philippe ne pipe mot. Qu’est-ce donc sinon une aggravation de ce qui ampute le niveau de vie des travailleurs, même si cela ne s’appelle pas officiellement un impôt ?
Voulant prouver le contraire, le Premier ministre prétend que grâce aux allègements de cotisations, un salarié payé au smic gagnera 21 euros de plus par mois. Mais il n’a guère d’autre exemple à citer. Et pour cause !
Quant à la TVA, le plus injuste des impôts car elle frappe d’autant plus lourd qu’on a peu pour consommer, le gouvernement n’y touche pas. Pour l’instant. Et puis, Philippe ne pouvait pas, dans une interview grand public, ne pas rappeler que Macron veut supprimer l’ISF, cet impôt sur la fortune qui ne fait qu’effleurer celle des plus riches !
Selon les vieilles habitudes des menteurs qui nous gouvernent au profit des possédants, pour les nantis, pour le patronat, ce sont des milliards tout de suite ; pour les travailleurs et le reste de la population, c’est la promesse que, demain, on rase gratis et, en attendant, ce sont les coups de trique.