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Dans les entreprises
Amiante : la SNCF condamnée
Mardi 11 juillet, la SNCF a été condamnée par les prud’hommes à indemniser à hauteur de 60 000 euros chacun des 72 salariés ou ex-salariés du technicentre de Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, en raison de leur exposition à l’amiante pendant douze ans.
Dans ces ateliers, les cheminots ont effectué la maintenance et le démantèlement des rames dont les cloisons étaient bourrées d’amiante. « La SNCF a délibérément violé les règles applicables en matière de prévention du risque amiante et elle a fait accroire jusqu’en 2013 aux cheminots qu’ils étaient parfaitement protégés alors que ce n’était pas le cas, de loin », a déclaré leur avocat.
Comme celui-ci le dénonçait lors du procès en mars dernier, « un aspirateur et un masque en papier, voilà tout ce qu’on leur donnait de 2001 à 2011, et des années plus tard, lorsqu’on inaugure le premier local de désamiantage aux normes (en 2014), ils comprennent qu’on les a floués ».
La SNCF a donc été condamnée à verser à chaque cheminot d’une part 30 000 euros pour préjudice d’anxiété et d’autre part 30 000 euros pour violation délibérée d’obligation de sécurité.
Le cas de Romilly est loin d’être isolé. À l’échelle de la SNCF, 514 morts ont été liées à l’amiante ces dix dernières années et plus de 200 nouveaux malades sont diagnostiqués par an, près d’un tous les deux jours.
Plus de 13 500 personnes étaient médicalement suivies en 2013 en raison de risques d’exposition passés ou présents, dont plus de 7 500 cheminots en activité en « surveillance médicale renforcée amiante », d’après le syndicat Sud-Rail.
Même si la SNCF peut faire appel, ce jugement est en soi une victoire des cheminots de Romilly face à la délinquance patronale, qu’elle soit publique ou privée. Cela souligne aussi le fait que pour protéger leur santé et leur vie, les travailleurs ne doivent en aucun cas s’en remettre aux patrons mais doivent tout contrôler par eux-mêmes.