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- Lutte ouvrière n°2554
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Ehpad – Échillais : les employés n’acceptent plus
La maison de retraite d’Échillais, en Charente-Maritime, fait partie du groupe Orpéa, qui gère 70 000 lits répartis sur 750 établissements dans dix pays. Les profits du groupe ont augmenté de 18 % en 2016, atteignant 475 millions d’euros. Les actionnaires sont gâtés : ils vont se partager 60,5 millions d’euros en 2017, des profits en hausse de 11 % sur un an.
Ce n’est pas le cas des pensionnaires et de la centaine d’employées du site d’Échillais. Ces dernières se sont mises en grève le 4 juillet afin d’exiger des embauches supplémentaires en CDI, la requalification de CDD en CDI, une augmentation de salaire de 150 euros brut, des contrats de 24 heures par semaine minimum et l’arrêt des économies qui conduisent à un traitement inacceptable des pensionnaires.
Des situations scandaleuses étaient citées par les salariées, qui n’ont qu’un quart d’heure pour la toilette et l’habillage d’un résident, et se voient imposer de faire la toilette des patients avec des draps, faute de lingettes. Certains résidents n’ont pas été changés à l’heure du repas. Des soupes en sachets ont été servies pendant des semaines, des soucis d’économies ayant empêché la réparation des appareillages de cuisine. Après 15 h, faute d’infirmière, les médicaments sont distribués par des auxiliaires de vie, sans ordre écrit.
Les crises d’hystérie du directeur, menaçant les salariées, entraînent des arrêts maladie et des dépressions. Le directeur fait d’ailleurs l’objet de plusieurs plaintes pour harcèlement et comparaîtra en justice le 14 septembre. Les salariées ont voté la grève pour ce jour-là, afin d’appuyer leurs collègues plaignantes et leurs revendications, conscientes de devoir riposter collectivement.