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Leur société
Le Fontanil : démagogie antimigrants
Au Fontanil, commune de 2 300 habitants de la banlieue de Grenoble, l’État met en place dans la zone industrielle un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile (Prahda) dans un ancien hôtel F1, racheté pour cela et destiné à accueillir 96 migrants.
Le maire Les Républicains de la commune et son premier adjoint n’acceptent pas cette installation : « Nous devons tous nous mobiliser contre l’ouverture de ce centre d’accueil », ont-ils écrit sur le site de la mairie, lançant pétition et réunions, tout en faisant courir le bruit que plusieurs centaines de migrants vont arriver, ce qui a mobilisé une partie des habitants. Mais d’autres Fontanilois, dont les trois élus divers gauche de l’opposition, ont dénoncé cette campagne et affirmé qu’il faut accueillir ces migrants le mieux possible.
Alors, quand jeudi 15 juin ces trois élus ont tenu une réunion d’information avec des associations d’aide aux migrants, des dizaines d’adversaires au projet sont venus en cortège, avec banderoles et inscriptions, avant de tenter de pénétrer en force dans la salle de réunion bondée. Finalement les esprits se sont apaisés, et des discussions ont pu s’engager, du moins avec les opposants les moins virulents.
En lançant cette campagne, le maire et son premier adjoint ont encouragé les plus xénophobes, voire racistes, à donner le ton. Quant à la préfecture, qui a mis tout le monde devant le fait accompli, elle s’est bien gardée de réunir les habitants pour les informer et dissiper les appréhensions. Non seulement ce n’est pas son problème, mais elle ne consacre à cet accueil que des moyens scandaleusement insuffisants.