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- Lutte ouvrière n°2551
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Dans les entreprises
Clinique du Tonkin – Villeurbanne : coup de colère
Mercredi 14 juin, des travailleurs de la clinique se sont mis en grève reconductible, avec pour revendication principale une augmentation de 200 euros brut par mois pour tous.
C’est en apprenant que plus de 100 000 euros avaient été distribués en primes au mérite à une minorité des 600 agents que compte l’établissement que la colère a éclaté. Soignants, administratifs, agents de la pharmacie et des services techniques ont été d’autant plus choqués que régulièrement la direction leur raconte qu’il n’y a pas d’argent et qu’il faut faire des sacrifices. Comme le disait une infirmière, se faisant l’écho de tous : « Nous sommes tous méritants. »
Depuis des années, le personnel a subi des reculs incessants : suppression du 13e mois il y a dix ans, remplacé par une prime d’intéressement sans cesse rognée. Une restructuration il y a un peu plus d’un an a aggravé les conditions de travail : non-paiement de la pause repas et du temps de relève, planning chamboulé au dernier moment, effectif en baisse et activité en hausse. Un regroupement avec d’autres cliniques est programmé dans deux ans, ce qui devrait entraîner des suppressions de postes et la remise à zéro de tous les accords locaux. Quant aux négociations salariales en cours, elles auraient abouti au mieux à des augmentations ridicules allant de 4 à 10 euros par mois. Cette prime de division a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, et la grève a été décidée avec comme revendications la suppression de la prime au mérite et 200 euros brut d’augmentation des salaires pour tous.
Mercredi matin, les grévistes se sont retrouvés à un peu plus d’une centaine devant la clinique pour exprimer leur colère devant la presse. Ils ont rencontré le directeur, dénonçant l’injustice de la prime en soulignant qu’ils travaillaient tous pour les patients. Sa seule réponse a été de répéter en boucle qu’il était prêt à négocier tous les jours avec les syndicats, mais à condition que le travail reprenne l’après-midi même. Ce chantage n’a pas marché et la grève s’est poursuivie jusqu’au mardi 20 juin.
Après sept jours de grève, celle-ci est cependant restée minoritaire. Les pressions de la direction et de certains cadres et les réquisitions n’ont pas permis au mouvement de s’amplifier. La grève a donc été suspendue, mais tous ont repris le travail la tête haute, fiers d’avoir donné un sérieux avertissement à la direction, tout en étant bien conscients que le groupe Capio auquel ils appartiennent, grand groupe privé européen de la santé, aurait largement les moyens de satisfaire leurs revendications.