Le Conseil constitutionnel a accordé satisfaction à la demande du parti de Macron, La République en Marche. S’appuyant sur son bon résultat à l’élection présidentielle, il demandait à être traité en égal avec les grands partis concernant le temps d’antenne accordé sur les chaînes publiques en vue des élections législatives.

En effet LREM s’estimait lésé d’être relégué au rang des petits, qui n’ont pas d’élus au Parlement. Selon le Code électoral, et à condition qu’ils présentent au moins 75 candidats, ces derniers n’ont droit qu’à sept minutes d’antenne pour le premier tour et à cinq pour le second. LREM aura donc 72 minutes d’antenne.

Le Conseil constitutionnel ne pouvait décemment pas favoriser le seul Macron, en ignorant les résultats et la présence d’autres candidats à l’élection présidentielle. Par ricochet de cette décision, donc, le FN obtient maintenant 66 minutes et La France insoumise de Mélenchon 54. Lutte ouvrière a même vu son temps d’antenne doubler, passant à 24 minutes au total pour les deux tours.

Force est de constater, comme l’a fait le Conseil constitutionnel, que la répartition entre les partis, faite sur la base des résultats électoraux d’il y a cinq ans et du privilège accordé aux partis représentés au Parlement, était disproportionnée. Mais la rectification qui a été faite ne concerne évidemment que les spots officiels qui, il faut le dire, ne sont pas le programme le plus regardé à la télévision. À côté de ces spots, toutes les chaînes d’information, publiques comme privées, font et feront à longueur d’antenne la part belle à Macron et ses candidats.